jeudi 16 juin 2011

Puces pour smartphones : Qualcomm montre ses muscles

Puces pour smartphones : Qualcomm montre ses muscles

par Olivier Chicheportiche, businessMOBILE.fr. Publié le 15 juin 2011
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Business - Le fondeur qui équipe la grande majorité des smartphones et des tablettes du marché précise sa roadmap placée sous le signe de la puissance. Et donne également quelques pistes pour gérer la saturation des réseaux 3G.
Qualcomm n'entend pas relâcher la pression. Le leader incontesté des processeurs pour smartphones avec sa désormais incontournable famille des SnapDragon (125 terminaux équipés), a l'intention de profiter au maximum de l'essor des terminaux connectés de toutes sortes.
Il faut dire que le nombre de ces terminaux devrait passer de 140 millions en Europe cette année à 170 millions l'année prochaine. Dans le même temps, la concurrence s'agite, notamment du côté de Texas Instruments et surtout d'Intel qui annonce (enfin) la disponibilité de smartphones motorisés par une version dédiée d'Atom pour la fin de l'année.
Si Intel est un nain en matière de téléphonie, sa force de frappe constitue une menace réelle. Qualcomm a donc l'intention de capitaliser sur les forces de ses produits. "On joue la carte de l'intégration avec un chipset qui réunit toutes les briques nécessaires : modem, CPU, GPU, GPS, multimédia, WiFi... Ce qui nous permet de proposer des lignes de produits beaucoup plus sobres que ceux de la concurrence", explique Jean Varaldi, en charge des produits SnapDragon.
Multi-coeurs asynchrones
Surtout, le fondeur mise sur une roadmap placée sous le signe de la puissance et d'une mise sur le marché très rapide afin de couper l'herbe sous le pied à ses concurrents. Après une sortie cette année de la version double coeur à 1,5 Ghz de SnapDragon, Qualcomm lancera l'année prochaine une évolution majeure de sa ligne de produits.
Une version double et quad coeur cadencé à 2,5 Ghz sera proposée dès la fin de l'année aux fabricants. Elle est basée sur un nouveau CPU baptisé Krait (encore moins consommateur selon le fondeur) et un nouveau GPU bien plus puissant.
"Nos processeurs multi-coeurs sont asynchrones, les coeurs sont gérés de façon indépendante pour réduire significativement la consommation. Il y a donc deux horloges indépendantes à la différence d'une solution ARM qui ne fonctionne qu'avec une seule horloge", précise Jean Varaldi.
Qualcomm espère également se démarquer avec un GPU très orienté jeux vidéo et une plate-forme de développement dédiée. Le groupe affirme que la nouvelle solution graphique offre une puissance deux fois plus élevée que la génération précédente. "De quoi proposer sur un smartphone une expérience équivalente à celle d'une PS3", estime l'américain.
Côté modem, le fondeur annonce la disponibilité de son composant 3G/4G prêt pour le LTE (dont les réseaux se multiplient dans le monde). "Les fabricants commencent sérieusement à plancher sur la question et les premiers terminaux devraient être lancés en 2012", explique Jean Varaldi qui refuse néanmoins de citer des marques.
Reste que Qualcomm n'est pas le premier sur ce terrain. Des smartphones 4G sont d'ores et déjà disponibles aux Etats-Unis. "Mais le modem n'est pas aussi intégré que notre proposition, d'où des problèmes d'autonomie", tacle le responsable.
Si la 4G permettra en théorie de désengorger les réseaux mobiles qui menacent de saturation, Qualcomm estime que d'autres solutions sont possibles. Le fondeur, qui travaille étroitement avec les équipementiers afin d'assurer l'interopérabilité entre les réseaux et les modems des téléphones propose cinq pistes.
"Etant donné que la consommation data mobile est majoritairement descendante (ce qui n'avait pas été prévu lors de la création de l'UMTS), et que cette consommation descendante va décupler dans les prochaines années, nous proposons d'ajouter de la ressource spectrale à travers la bande L en 1,4 Ghz", explique Pierre Steinblen, country manager du groupe.
Pico-cells
"Cette bande de fréquences est pratiquement libre, elle pourrait ainsi être allouée au trafic descendant", ajoute-t-il.
Le fondeur met également en avant une technologie appelée agrégation de secteurs. Il s'agit de permettre à un mobile "d'entendre" deux cellules en même temps s'il se trouve à égale distance de celles-ci. "Le terminal sera alors alimenté par deux cellules ce qui atténuera les problèmes observés en bord de cellule, et permet une meilleure répartition de la charge", explique Pierre Steinblen.
Autre possibilité : l'usage intensif des pico-cellules, ces mini stations de base qui prennent le relais, notamment en bordure de cellule. "De quoi rendre le réseau dynamique : la taille de la couverture varie en temps réel en fonction de la charge et du nombre de terminaux connectés. Ces pico-cellules permettent un gain de 20% si elles complètent un réseau LTE".
Enfin, Qualcomm propose de généraliser les femtocells (qui prennent le relais à l'intérieur des foyers, cette solution commence à être proposée, notamment chez SFR) et mise également comme certains équipementiers sur le LTE Advanced, évolution du LTE prévue pour 2014-2015.
Nokia Siemens Networks a déjà dans ses cartons cette technologie "dont le mécanisme d'agrégation de bandes de fréquences, à savoir la combinaison de différentes bandes de fréquence, devrait permettre d'obtenir une capacité et un débit plus élevés encore", nous explique l'équipementier.
Nokia Siemens Networks a effectué une première démonstration à l'occasion du Mobile World Congress 2011, obtenant un débit près de trois fois supérieur au meilleur score relevé sur un réseau commercial LTE.

http://www.businessmobile.fr/actualites/puces-pour-smartphones-qualcomm-montre-ses-muscles-39761678.htm

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