lundi 24 octobre 2011

Galileo, le GPS européen est enfin en orbite


Galileo, le GPS européen est enfin en orbiteTechnologie - Après plus de 10 ans de retard, les deux premiers satellites du projet européen concurrent du GPS américain ont été lancés ce vendredi.
On n'y croyait plus mais Galileo semble aujourd'hui devenir une réalité. Initialement prévu pour le début des années 2000, le système européen de navigation par satellite, censé concurrencer l'ultra-dominant GPS américain, a maintes fois été retardé suite aux profonds désaccords entre les pays participant au projet.
Mais aujourd'hui, la première étape concrète du dispositif est réalisée avec le lancement ce vendredi des deux premiers satellites de Galileo. La fusée Soyouz les embarquant a décollé ce matin du Centre spatial guyanais.
Le lancement doit placer sur une orbite circulaire, à plus de 23 000 km d'altitude, les deux satellites pesant chacun 700 kg. On pourra alors dire que Galileo est bel et bien sur orbite même si les lancements devront se succéder pour que le système soit opérationnel (il faudra au minimum 30 satellites). Et cela n'arrivera pas avant 2014.
Reste qu'il s'agit donc d'une étape cruciale pour l'Europe dont les ambitions en matière de GPS se sont longtemps heurtées aux divisions des pays membres de l'Union. Il faut dire que l'histoire de Galileo ressemble à un long fleuve parsemé d'embuches.
Objectif initial : un système mis en orbite en 2008...
En 2005, un consortium d'industriels (les français Thalès et Alcatel-Lucent, l'espagnol Hispasat, le britannique Inmarsat, les italiens AENA et Finmeccanica, ainsi qu'un conglomérat allemand dirigé par Deutsche Telekom et European Aeronautic, Defence & Space Co) allié au secteur public avait reçu le feu vert pour lancer le projet.

Objectif : un système opérationnel mis en orbite d'ici 2008 (!). Alors qu'un seul satellite a été lancé en 2005, les difficultés du consortium à former une entité pour chapeauter le projet et à choisir pour celle-ci un directeur général ont bloqué les pourparlers entre les industriels et les responsables de l'UE. Point d'achoppement : les termes de la concession de vingt ans qui devait leur être accordée pour exploiter Galileo.
Les industriels ont alors refusé de prendre le moindre risque financier à l'échéance qui avait été fixée au 10 mai 2007 par les ministres des Transports des Vingt-Sept.

Face à ces blocages, la Commission européenne avait annoncé en 2008 son intention de retirer le contrat de construction au consortium d'entreprises auquel elle l'a attribué, au profit d'un financement intégralement public.

Les Vingt-Sept ont donc décidé que l'argent public financerait l'infrastructure satellitaire pour un coût de 3,4 milliards d'euros, soit 2,4 milliards supplémentaires par rapport au milliard d'euros déjà injecté, sur un coût total, exploitation comprise, de 10 milliards d'euros.
L'allemand OHB System doit fournir les 14 premiers satellites
Début 2010, la Commission européenne a attribué trois marchés à trois industriels européens, sifflant enfin le coup d'envoi de ce programme. L'allemand OHB System a été choisi pour fournir les 14 premiers satellites pour une valeur de 566 millions d'euros. Le français EADS Astrium, a été écarté ce qui constitue une lourde défaite... Mais on a promis à l'industriel un contrat cadre pour l'une des prochaines tranches de satellites.

De son côté, l'italien ThalesAleniaSpace décroche le marché relatif aux services de soutien du système Galileo d'une valeur de 85 millions d'euros. Enfin, Arianespace sera chargé d'assurer les mises en orbite grâce à cinq lanceurs Soyouz, emportant chacun deux satellites. Précisions que Soyouz a été préféré à Ariane pour des raisons d'économie. Selon la revue allemande Wirtschaftswoche, Berlin souhaitait réduire le coût du programme de 500 à 700 millions d'euros.

 http://www.zdnet.fr/actualites/galileo-le-gps-europeen-est-enfin-en-orbite-39765031.htm#EREC-103

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