jeudi 26 janvier 2012

Où en est le cloud computing français ?

mercredi 25 janvier 2012
Le marché français du cloud computing a représenté 1,85 milliards d’euros en 2010 et devrait dépasser 2 milliards cette année. C’est ce qu’indique l’Agence française pour les investissements internationaux (Le développement du Cloud Computing en France). Les nouveaux entrants bénéficient en France d’un environnement très favorable à leur développement poursuit l’AFII. En attendant The big One, alias Andromène, des projets plus spécialisés voient le jour comme le Cloud communautaire des universités UnivCloud ou le service de cloud gaming de Bouygues Telecom.

« L’explosion des capacités de transmission et de stockage des données est à l’origine de « l’informatique en nuage», caractérisée par une dispersion des calculs et des données dans un univers qui n’est plus directement accessible au donneur d’ordre, ce dernier achetant des opérations de traitement comme on achète de l’énergie électrique ». C’est dans ce langage très administratif que l’AFII décrit les différents services en mode cloud.

Les revenus du marché mondial des services du cloud se sont élevés à 68,3 milliards de dollars en 2010, selon les chiffres repris par l’AFII dans son commuiqué. En Europe, le marché du « cloud » a bondi de 20% en 2010. Il pourrait représenter près de 15% du marché européen des logiciels et des services en 2015. Le marché français s’établit à 1,85 milliard d’euros en 2010, dont 672 millions d’euros pour les PME. En croissance forte, il devrait dépasser deux milliards d’euros cette année, et pourrait représenter 6% du marché français des logiciels et services d’ici 2012 (estimation Nexima).

A côté des opérateurs internationaux que sont Microsoft, Google, HP, AT&T, IBM, par exemple, sont actives en France de nombreuses sociétés, telles ATOS, Cap Gemini, Steria, Orange et SFR, poursuit l’AFII. ATOS vient de créer Yunano, co-entreprise avec la société chinoise Ufida, pour commercialiser en mode « cloud computing » des logiciels de gestion et les services associés.

En attendant Andromède

Mais surtout on attend le lancement officiel du projet Andromède qui traîne à voir le jour. Initié en 2009 dans le cadre du grand emprunt, Andromède est le grand projet visant à proposer des services cloud principalement aux administrations, aux grands groupes français et même aux PME. Ce projet s’appuie un partenariat public-privé entre l’Etat, Orange, Dassault Systèmes et Thales avec une enveloppe globale d’environ 300 M€.

En décembre dernier, Dassault Systèmes se désiste suite à des désaccords avec Orange - qui poursuit par ailleurs son propre projet de cloud computing – en particulier sur les modalités. Il est vrai que la position d’Orange à la fois partie  prenante et concurrent n’est pas claire.  Ce départ précipité, deux ans après le lancement du projet, ne remet pas en cause Andromède, avait déclaré Eric Besson, ministre de l'industrie, à l’AFP. Dassault Systèmes a fait part de son souhait de sortir de ce consortium mais d'autres entreprises ont fait part de leur souhait d'entrer dans ce consortium.

Dans la foulée de l’abandon de Dassault Systèmes, Atos par les voix de son patron Thierry Breton, ancien ministre de l’économie, et de son directeur général Gilles Grapinet a fait savoir qu’il était intéressé par ce projet. Atos avait déjà conclu en septembre dernier un accord avec Microsoft pour proposer Office 365 sur ses propres data serveurs. Toujours est-il qu’en dépit de ses soubresauts, peu d’informations ont filtrer sur un projet qui est censé être opérationnel dans les mois à venir.

Huit pôles impliqués le cloud

Huit pôles de compétitivité sont en France mobilisés sur le «cloud»: Cap Digital et System@tic (Ile-de-France), Elopsys (Limousin), Images et réseaux (Bretagne et Pays de la Loire), Imaginove et Minalogic (Rhône-Alpes), Solutions Communicantes Sécurisées (PACA), TES (Basse-Normandie).

En 2011, parallèlement  à Andromède, le gouvernement français a lancé un premier appel à projet de R&D « cloud computing» dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir. Cinq projets bénéficieront d’un soutien public (19 millions d’euros) : la plate-forme d’ingénierie logicielle (projet CloudForce porté par Orange Labs), les outils de portage d’applications (projet CloudPort porté par la PME Prologue), le projet d’infrastructure logicielle haute performance (projet Magellan porté par Bull), le projet de nuage communautaire (projet Nu@ge porté par la
PME Non Stop Systems), et le projet de nuage pour les établissements d’enseignements supérieur (projet UnivCloud porté par INEO).

Premier pas d’UnivCloud

UnivCloud vient d’être officiellement annoncé par ses deux parrains, l’Université Numérique Paris-Île-de-France (UNPIdF) et INEO Groupe GDF SUEZ. Ce projet vise à mettre en place un cloud communautaire pour l’enseignement supérieur, dédié aux établissements membres de l’UNPIdF, représentant un demi-million d’utilisateurs potentiels.

UnivCloud doit ainsi permettre  d’accompagner le développement des usages numériques, d’améliorer la gestion des compétences et le service rendu aux utilisateurs et de maîtriser l’impact énergie-carbone des équipements universitaires. Il permettra également de « mutualiser les infrastructures afin de rationaliser et standardiser les systèmes d’information et d’optimiser des coûts de fonctionnement ». Ce projet associe des partenaires technologiques aux expertises complémentaires (start-up et PME) et des laboratoires de recherche.

A ce jour, 14 universités membres de l’UNPIdF participent à la 1ère phase d’études de 18 mois consacrée à l’analyse des besoins, à l’architecture et aux principaux choix technologiques.
Courant 2013, une maquette de démonstration permettra d’évaluer le potentiel de l’infrastructure communautaire et d’en lancer la construction. L’UNPIdF regroupe 25 établissements de l’enseignement supérieur, représente 500 000 étudiants et 1/3 des effectifs des enseignants-chercheurs en France.

Gaming en mode cloud

Dans un autre registre plus léger, Bouygues Telecom vient de lancer une offre de cloud gaming dans le cadre de sa nouvelle Bbox Sensation. Les contenus de la Bbox seront disponibles sur la TV, la tablette ou le smartphone. Bbox Sensation permettra des interactions poussées entre les différents équipements du foyer (PC, tablette, TV, smartphone, chaîne stéréo connectée) au travers d’une connexion sans-fil parmi les plus avancées au monde. Ce service s’appuiera sur une nouvelle interface haute définition. Les abonnés de Bouygues Telecom pourront ainsi jouer à leurs jeux préférés tels que Street Fighter IV, Sonic Generations ou Call of Duty. Bouygues Telecom n’est pas le premier opérateur à se lancer dans le cloud gaming, SFR a dévoilé la semaine dernière la disponibilité d’une bibliothèque de 80 jeux à la demande pour sa NeufBox Evolution, tout comme Free pour sa Freebox Revolution

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