mardi 20 mars 2012

Perspectives moroses pour les revenus des opérateurs mobiles

Business - Entre la concurrence des géants du Web, la baisse du coût de la voix et la fin de la manne des SMS, Exane BNP Paribas et Arthur D. Little tablent sur un repli de plus de 2% par an des revenus des opérateurs mobiles européens.
Devenir de simples tuyaux. Voila le cauchemar des opérateurs mobiles européens. Un cauchemar qui commence à prendre forme malgré l'essor du nombre d'abonnements et l'explosion de l'usage de l'Internet mobile.
On le sait, des pans entiers de revenus commencent à échapper à ces acteurs. A part l'infrastructure réseau, les opérateurs perdent la main sur les domaines à forte valeur ajoutée qu'ils contrôlaient jalousement depuis des années : les plates-formes (de facturation par exemple avec iTunes ou logicielles avec iOS et Android), et les services (Skype, Viber, What's App et les autres).
Dans le même temps, le coût de la minute voix ne cesse de baisser (12% pour an) tandis que la rente SMS commence à être sérieusement entamée par certains services Web mobiles.
Solutions
Les applications gratuites de messagerie instantanées comme Facebook Messenger ou encore BBM sur les Blackberry sont plébiscitées par les utilisateurs. Des utilisateurs qui se tourneraient massivement vers ces solutions plutôt que de passer par des SMS payants pour communiquer avec leur communauté.
Aux Pays-Bas, les abonnés de KPN ont envoyé  20% de SMS en moins par rapport à la fin d'année 2011. En cause, l'utilisation de plus en plus massive de WhatsApp, une application qui permet d'échanger gratuitement des messages entre propriétaires de smartphones de différents OS.
Autant d'éléments qui plombent les perspectives financières des opérateurs. Selon une étude d'Exane BNP Paribas et Arthur D. Little relayée par Les Echos, le chiffre d'affaires des opérateurs mobiles européens déclinera de 2,4 % par an d'ici à 2015.
Rien que sur les SMS, OVUM estime que les opérateurs de la planète ont perdu l'équivalent de 13,9 milliards de dollars de revenus en 2011 (contre 8,7 milliards en 2010) à cause de ce transfert d'usages.
"Les consommateurs voient Skype, WhatsApp, Google ou Apple comme leur principal fournisseur de services, pas seulement pour des services marginaux mais pour le coeur de métier des opérateurs, la communication", souligne Exane BNP et Arthur D. Little. Rappelons que la data représente désormais 80% du trafic, mais seulement 20% des revenus.
Pour les opérateurs, les solutions existent. Exiger des géants du Net qu'ils contribuent au financement des réseaux : "Nous devons investir toujours plus, or la charge du trafic ne peut plus être supportée par nous seuls. Les services 'over the top' doivent participer à l'effort car ils sont les premiers à bénéficier des réseaux.", tonnait il y a quelques mois Jean-Bernard Lévy, P-DG de Vivendi.
Les opérateurs peuvent également tenter de contourner les forteresses de services mises en place par les géants du Web. Pour autant, la mise en place de services maison n'a jamais fonctionné et on attend toujours la plate-forme WAC, sorte de portail commun multi-opérateurs et fabricants, interopérable.
Enfin, la mise en place de nouveaux plans tarifaires en fonction des usages sera un passage obligé. 

Source:  http://www.businessmobile.fr/actualites/perspectives-moroses-pour-les-revenus-des-operateurs-mobiles-39769748.htm#xtor=EPR-10010

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