dimanche 8 avril 2012

Télécoms : la baisse des revenus des opérateurs se confirme. Quelles solutions ?

A lire sur:  http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms-la-baisse-des-revenus-des-operateurs-se-confirme-quelles-solutions-39770496.htm#xtor=EPR-100


Télécoms : la baisse des revenus des opérateurs se confirme. Quelles solutions ?Chiffres - Selon les derniers chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms, le chiffre d'affaires des services télécoms s'est replié de 3% au dernier trimestre 2011. Et cette tendance devrait se poursuivre.
Comme prévu, la situation se tend pour les opérateurs télécoms français. Malgré l'explosion de la vente de smartphones et de forfaits dédiés, les revenus ne suivent pas. Pire, ils se replient, une situation alarmante pour un secteur habitué à une croissance soutenue.
Ainsi, selon les derniers chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms, le chiffre d’affaires des services télécoms en France a atteint 11,136 milliards d’euros au 4e trimestre 2011, soit une baisse de 3% sur un an.
Si le fixe sauve les meubles (-1,7% à 4 milliards), le mobile boit le bouillon avec un repli de 5,3% à 4,6 milliards d'euros.
Plusieurs éléments expliquent ce recul. En premier lieu, il est du à la modification de la TVA que les opérateurs ont en partie gardé à leur charge, notamment dans le mobile. On peut également avancer l’augmentation de la fiscalité, la croissance des volumes et la baisse continue des prix de gros de la voix.
Changements structurels
Mais au-delà de ces facteurs conjoncturels, le secteur est confronté à des changements structurels qui lui échappent. A part l'infrastructure réseau, les opérateurs perdent la main sur les domaines à forte valeur ajoutée qu'ils contrôlaient jalousement depuis des années : les plates-formes (de facturation par exemple avec iTunes ou logicielles avec iOS et Android), et les services (Skype, Viber, What's App et les autres).
Ces transferts se traduisent par une équation insoluble : la data représente désormais 80% du trafic des opérateurs mais seulement 20% de leurs revenus.
Et la tendance n'est pas prête de s'inverser. Les prix de gros vont continuer à baisser et les de nouvelles taxes pourraient arriver. Par ailleurs, la pression concurrentielle sera plus forte en 2012 avec les effets de la lame de fond Free Mobile qui oblige les opérateurs de réseaux à baisser leurs prix tout en maintenant leurs dépenses commerciales.
Le tout dans un contexte d'investissements en hausse, les opérateurs de réseau devant multiplier les dépenses massives dans les infrastructures comme la fibre optique et la 4G.
Bref, les finances des trois grands que sont Bouygues Telecom, France Télécom et SFR risquent de souffrir cette année. Le dernier trimestre 2011 de l'opérateur historique était d'ailleurs déjà sous pression.
Quelles sont alors les pistes de rebond pour les opérateurs ? Deux leviers sont à coup sûr actionnés. Le premier visera à faire des économies. France Télécom a ainsi annoncé la baisse du montant des dividendes versés aux actionnaires et un plan de réduction de coûts.
Certains programmes de dépenses seront ainsi retardés ou ajustés même si l'opérateur souligne qu'il ne touchera pas aux dépenses stratégiques (fibre et 4G) considérées comme "sanctuarisées".
Deux leviers pour rebondir
De son côté SFR, qui a débarqué son président Frank Esser après voir perdu 200 000 abonnés à cause de Free Mobile, a annonce qu'il remettait à plat sa stratégie et chercherait à optimiser ses coûts.  Des réductions de postes ne sont pas à exclure.
Le second consistera à valoriser la data qui est en train de devenir le coeur des offres des opérateurs. Conscients qu'il leurs sera impossible de venir concurrencer les géants du Web, ces fameux acteurs 'over-the-top', les opérateurs doivent revoir leurs modèles tarifaires.
"La donnée c'est l'avenir de notre industrie, son prix doit refléter les investissements dans le réseau et le spectre", soulignait il y a quelques mois Michel Combes, patron Europe de Vodafone.
Traduction : les plans de facturation différenciés vont devenir la norme. Elles ne reposeront pas seulement sur le volume mais surtout sur la qualité de service, l'expérience client, les services.
Les opérateurs entendent donc s'appuyer sur le très haut débit mobile pour appliquer des classes de services. Et cela commence dès aujourd'hui chez Bouygues Telecom Entreprises qui associe 'Internet prioritaire' à ses forfaits HSPA+ dont le débit peut atteindre 42 Mb/s dans certaines villes.
Dans son communiqué, l'opérateur précise : "En cas d’affluence sur le réseau 3G+ de Bouygues Telecom dans les zones de forte densité, les clients de Bouygues Telecom Entreprises profitent d’un accès prioritaire et continuent à bénéficier de débits confortables".
En d'autres termes, les offres 3G/4G les moins onéreuses ou 'best effort' donneront accès à une qualité de service parfois dégradée (en heures de pointe par exemple), alors que les offres premiums plus coûteuses qui permettront de générer plus de valeur ajoutée, offriront le meilleur débit, en tout lieux et à tout moment.
De quoi écorner le sacro-saint principe de Neutralité du Net qui assure le même accès à tous à la toile ? Pour Jean-Bernard Lévy, patron de Vivendi et aujourd'hui à la tête opérationnelle de SFR : "La Neutralité est un concept sympathique mais qui privilégie les grands acteurs mondialisés qui investissent peu". Il n'y a donc plus de place au doute.

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