samedi 21 juillet 2012

Télécoms : le temps des changements (mise à jour)

A lire sur:  http://www.itrnews.com/articles/134209/telecoms-temps-changements-mise-jour.html?key=862d53eea2c1d2fe

Alors que le secteur des télécoms est en pleine croissance et qu'il ne souffre d'aucune concurrence extérieure, SFR et Bouygues Télécom entendent alléger leurs effectifs et leur masse salariale afin de rester compétitifs. Ils sont d'ailleurs reçus aujourd'hui pour en parler, par Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, Ministre déléguée à l'Economie numérique. En compagnie de Free et Orange.

Chez les opérateurs télécoms aussi, l'heure est à la morosité et au dégraissage. L'arrivée de Free Mobile avec ses offres sans engagement et ses prix cassés au printemps dernier a fait peur à tout le monde et a changé la donne dans un secteur qui, jusqu'à présent, était parvenu à maintenir un niveau de prix relativement élevé. Cette concurrence conduit aujourd'hui SFR et Bouygues Télécom à mettre en place des plans de départs volontaires. 556 emplois sont concernés chez Bouygues Télécoms. Chez SFR, l'annonce ne sera faite qu'à la rentrée. Et après ?

Les pistes de réflexion
Pour éviter ces suppressions de postes, il y a certainement des solutions. Pourquoi les opérateurs ne rapatrieraient-ils pas en France leurs centres d'appels implantés généralement en Afrique du Nord pour des raisons de coûts ? Le Ministre du Redressement productif leur en a déjà fait la demande et devrait de nouveau leur soumettre l'idée. Ne serait-il pas non plus intéressant de rendre payante l'attente de l'assistance téléphonique, si celle-ci est de qualité et implantée en France ? Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin vont aussi leur poser la question. Autre piste de réflexion : permettre à un abonné engagé pour 2 ans auprès d'un opérateur de se désengager au bout d'un an en ne payant que 25% du montant dû. Le secteur des télécoms est un secteur qui est "administré, non mondialisé, qui utilise le domaine public hertzien, donc un bien public, qui ne subit pas d'autre concurrence que la concurrence que nous-mêmes décidons de susciter" a souligné Arnaud Montebourg.

Comment vont réagir les opérateurs ? Comment vont-ils faire concrètement pour relocaliser en France des hotlines qui emploient des centaines de personnes à l'étranger ? Et les associations de défense des consommateurs que vont-elles dire si ces mesures venaient à être adoptées ? Le temps de changement des arrivées et ne nous sommes qu'au début d'un nouveau cycle.

La réunion a eu lieu ce mardi 17 juillet, à 8 h 30. En présence d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et des opérateurs et de Fleur Pellerin, Ministre déléguée auprès de lui et chargée des petites et moyennes entreprises, de l'innovation et de l'économie numérique ; de Pierre Trotot, directeur général de SFR ; Martin Bouygues, président directeur général de Bouygues et Olivier Roussat, directeur général ; Cyril Poidatz, président du groupe Iliad; Laurent Laganier, directeur de la règlementation et des relations avec les collectivités de Free ; Stéphane Richard, président directeur d'Orange et Pierre Louette, secrétaire général (à Bercy).

Résultat : Le Gouvernement déclare travailler à " un nouveau modèle économique créateur d’emplois et d’investissements pour le secteur des télécoms "

La réunion a permis d’évoquer la situation économique et sociale difficile du secteur, déclarent les ministres qui ont rappelé leur volonté de voir ce secteur renouer avec la création d'emplois, l’investissement,
l’innovation et l’aménagement des territoires. Un échange s’est engagé et chaque opérateur a pu faire part de ses propositions et de ses attentes dans un climat constructif, notamment dans le but de faire abandonner les plans de destruction d’emplois chez les opérateurs et leurs sous-traitants.

Une phase de concertation s’engage désormais, qui doit aboutir à l’adoption par le Gouvernement d’un train de mesures favorables à l’emploi et l’investissement. Cette concertation associera dès les premiers jours les associations de consommateurs ainsi que l’autorité de régulation, l’ARCEP. Le Comité stratégique de filière “services et technologies de l’information et de la communication” (CSF STIC) issu de la conférence nationale de l’industrie (CNI), sera ensuite saisi d’un document de synthèse afin que se poursuive la concertation dans un cadre associant l'ensemble de la filière : opérateurs, sous-traitants et partenaires sociaux.


D'autres rendez-vous bilatéraux sont prévus
Selon l'AFP, d'autres rendez-vous bilatéraux sont prévus dans les semaines qui viennent. Une nouvelle réunion réunissant tous les opérateurs pourrait également avoir lieu à Bercy dans le courant de l'été. La réunion a été " constructive " selon Stéphane Richard, patron d'Orange, et " fructueuse ", pour Stéphane Roussel, représentant SFR. " Nous ne sommes pas dans une situation bloquée. Le gouvernement nous a écoutés et nous avons mis à plat les enjeux économiques et sociaux ", résume celui qui pilote la filiale de Vivendi  depuis quelques semaines.

" Nous sommes prêts à faire des efforts des deux côtés, si on nous donne les moyens économiques. Nous avons étudié la possibilité de trouver des solutions industrielles à moyen terme. Tous les sujets sont liés entre eux, le sujet de l'emploi est lié aux sujets économiques. Et la question des relocalisations est un sujet qui n'a pas de sens tout seul ", poursuit Stéphane Roussel, cité par l'AFP. Pour mémoire, Arnaud Montebourg avait demandé dès le mois dernier aux opérateurs d'envisager le rapatriement en France leurs centres d'appel délocalisés notamment au Maghreb pour des raisons de coûts. Il réitère sa demande aujourd'hui.


Beaucoup de choses ont été faites pour le consommateur dans le secteur des télécoms

" Il faut qu'il y ait un rééquilibrage, le consommateur a été beaucoup favorisé et il faudrait revenir à un état des lieux plus normal, au fait que les télécoms ne soient plus une exception de ce point de vue ", note l'AFP. Et les opérateurs de demander la révision de certains points de la loi Chatel qui prévoit la gratuité du temps d'attente avant la mise en relation téléhonique avec les services d'assistance ou encore la possibilité pour un abonné engagé pour 24 mois de se désengager au bout d'un an en ne payant que 25% du montant dû.
 

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