Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
ENTRETIEN
Co-auteur de l’innovation Jugaad (éditions diateino), Navi Radjou est
consultant en leadership et en innovation dans la Sillicon Valley.
Français, Il travaille aussi pour de grands groupes hexagonaux. Pour ce
promoteur de l’innovation frugale, l’innovation est aussi une affaire de
ressources humaines. Une nouvelle mission pour les DRH ?
L’Usine Nouvelle - Comment définiriez-vous l’innovation Jugaad ? Navi Radjou - En quelques mots, c’est la capacité à
imaginer des solutions ingénieuses dans un contexte difficile voire
hostile, où l’on peut difficilement tout planifier. C’est une capacité à
improviser des solutions qui ne sont pas forcément les plus
sophistiquées du monde, mais qui présentent l’avantage d’utiliser des
ressources peu importantes et de participer à l’inclusion de populations
exclues de l’économie jusque-là. Dans votre livre, vous estimez que les départements de R&D
des grandes entreprises innovent de moins en moins. Pour quelles
raisons ?
Dans ces entreprises, la recherche est considérée comme un
investissement. Cela implique qu’il faut maximiser le retour sur
investissement et réduire les risques autant que possible. En
conséquence, les départements de R&D sont tentés de proposer des
nouveautés prévisibles, standardisées… Les entreprises veulent pouvoir
anticiper les possibles retombées financières. La solution la plus
simple est de trouver un produit, un service qui ressemble à quelque
chose d’existant. Dans ces cas là, on connaît le marché possible, on a
des données. La vraie innovation, celle qui change tout radicalement,
invente un marché est beaucoup plus incertaine. D’où le décalage entre
les sommes croissantes consacrées à la R&D et le faible nombre
d’innovations qui en sortent. La créativité n’est pas du tout
encouragée. Dans le livre , vous promouvez le modèle Google
avec du temps libre donné à chaque salarié pour innover. Mais
croyez-vous vraiment qu’une telle solution soit viable ailleurs que dans
une société high tech ?
Ce modèle n’est pas né chez Google. Il est apparu d’abord chez 3M après
la deuxième guerre mondiale, dans un contexte où les dirigeants de
l’entreprise ont considéré que la hiérarchie classique avait vécu. C’est
de cette façon qu’ont été inventé les Post-it des années plus tard.
Pour innover de cette façon, ce qui compte avant tout, c’est de prendre
conscience qu’il faut d’abord valoriser le capital humain. Il y a un
exemple français que j’aime bien, c’est celui de la SNCF
qui a travaillé avec Explo Lab. Ils ont créé une plateforme pour
recueillir les idées d’innovation et donnent le pouvoir à des personnes
pour gérer les projets retenus pendant 6 mois. Les gens ont plus de
liberté mais moins de ressources. Qui a développé ce modèle ? Stéphanie
Dommange qui vient des RH. Rien d’étonant si elle n’a pas privilégié les
process. C’est un super exemple de la manière dont on peut créer une
culture d’innovation. Les entreprises doivent aimer votre concept d’innovation
frugale. Vous promettez en quelque sorte d’innover mieux en dépensant
moins. Qui peut être contre ?
C’est un concept intéressant mais très souvent mal appliqué. L’idée de
frugalité excite beaucoup les dirigeants qui retiennent surtout le côté
économe. Or, l’innovation frugale est basée sur l’engagement des
employés, ce qui ne peut marcher qu’avec un soutien fort des ressources
humaines, car il va falloir encourager, catalyser l’énergie des salariés
les plus créatifs. Sur cette partie-là du programme, les dirigeants
sont souvent beaucoup moins enthousiastes.
A long terme, l’innovation frugale exige un changement de culture
d’entreprise, donnant plus de liberté et de pouvoir à la base. Si l’on
veut vraiment la pratiquer, il faut avoir conscience que ce sont les
hommes qui innovent, pas les machines, ni les processus.
C’est un vrai défi, notamment pour les entreprises occidentales, car on
y fait surtout confiance aux systèmes, oubliant le pouvoir des êtres
humains. Dans les pays émergents ou en voie de développement, il n’y a
pas de système ; l’individu est mis en avant. En Chine ou en Inde, l’entrepreneur est beaucoup plus valorisé. En Occident, le poids des systèmes étouffe les initiatives. Peut-on changer la culture d’entreprise ? Et dans quel sens faut-il le faire ?
Ce que fait Unilever
actuellement est très intéressant. Le PDG a indiqué qu’il voulait
doubler son chiffre d’affaires d’ici à 202 en diminuant l’impact
environnemental de l’entreprise de 50 %. C’est une direction qu’il a
donnée. Quand ces équipes R&D sont venues en lui disant "c’est un
problème", il leur a répondu en substance "c’est VOTRE problème". C’est
devenu de fait un défi pour motiver les gens et ça a marché, ils se sont
pris au jeu. Ils se sentent valorisés, ils inventent une entreprise en
prise avec les préoccupations environnementales. Il a su les mobiliser
car il a trouvé un levier pour les mobiliser. La grande force de cette
démarche c’est qu’il a montré la direction. Il n’est pas arrivé avec un
plan hyper détaillé. Il a fait confiance aux hommes. Propos recueillis par Christophe Bys
moi c'est misamaris, un bon conseil pour toute qui veulent perdre du poids, le programme que j'ai fait il y a 5 mois ma fait perdre 15 kilos : pour plus d'information : http://programreviewscam.blogspot.com/
moi c'est misamaris, un bon conseil pour toute qui veulent perdre du poids, le programme que j'ai fait il y a 5 mois ma fait perdre 15 kilos :
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