A lire sur: http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/high-tech-4/d/telephonie-mobile-samsung-teste-avec-succes-un-reseau-5g-a-1-gbs_46432/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20130516-[ACTU-telephonie_mobile_:_samsung_teste_avec_succes_un_reseau_5g_a_1_gb/s]
Le 15 mai 2013 à 11h41
Par Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Le géant coréen Samsung vient de tester
une technique de transmission qui sera au cœur des futurs réseaux
cellulaires 5G. La vitesse de connexion a atteint 1 Gb/s, alors que les
réseaux 4G/LTE, actuellement en cours d’installation, ne dépassent pas
encore les 100 Mb/s. Samsung compte commercialiser sa technologie à
partir de 2020.
Alors que les réseaux cellulaires 4G commencent à
peine à être déployés, des industriels, des opérateurs et certains États
travaillent déjà activement sur la génération suivante, la 5G. Si la
mise en service de ce type de réseau de téléphonie mobile haut débit n’est pas attendue (au mieux) avant 2020, la course à la maîtrise de cette technologie est lancée.
Samsung
vient de marquer des points, en annonçant avoir testé avec succès une
connexion 5G délivrant très exactement 1,056 Gb/s sur une distance de
deux kilomètres entre deux terminaux. À titre de comparaison, les
réseaux 4G/LTE (Long-Term Evolution), dont la commercialisation commence à peine en France, offrent un débit crête descendant de 100 Mb/s.
Avec la puissance de la 5G, Samsung promet des
transferts de données quasiment illimités. De quoi consommer des films
et des jeux en haute définition (HD) ou en 3D, et même d’accéder à de la lecture en streaming
de contenus en ultra haute définition (UHD). Voilà pour les promesses
sur le papier, qui ne sont pas sans rappeler les discours marketing
entendus au moment de l’arrivée de la 3G puis de la 4G…
Toujours plus de données sur les réseaux cellulaires
L’essor fulgurant du marché des smartphones et des tablettes est une tendance de fond qui engendre une consommation accrue de données, via l’accès à des services de cloud computing pour la lecture de contenus (musique, vidéos, documents), le téléchargement (applications, jeux, musique, etc.) et le partage de données à travers les réseaux sociaux.
Selon les derniers chiffres de l’Arcep,
arrêtés à la fin du premier trimestre 2013, la France compte 73,7
millions de clients abonnés à un service mobile. Le nombre de SMS
échangés atteint 51,1 milliards, avec une moyenne mensuelle de 241
messages par client actif. Sur le dernier trimestre 2012, le volume des
données consommées par les utilisateurs a atteint 28.494 téraoctets. Ce
chiffre a connu une augmentation de 70,4 % en un an. © Arcep
Anne Bouverot, directrice générale de la GSMA
(une association qui représente près de 800 opérateurs de téléphonie
mobile à travers plus de 220 pays dans le monde), a résumé cette
problématique dans un numéro des Cahiers de l’Arcep consacré à la 4G. « Selon le dernier Visual Networking Index
(VNI) publié par Cisco, 0,9 exaoctet de données ont transité par les
réseaux mobiles chaque mois en 2012, soit l’équivalent de 300 milliards
de chansons au format MP3. En 2017, ce chiffre devrait atteindre 11,2
exaoctets par mois », soit une croissance annuelle de 66 %.
D’ici dix ans, la 4G pourrait avoir atteint ses
limites, du moins dans les pays les plus développés, où particuliers et
professionnels auront les moyens d’être à la pointe en matière d’usages
et d’équipements.
Le réseau 5G, défi technique et financier
Pour mener à bien son test, Samsung a travaillé sur une bande haute fréquence de 28 GHz, aussi appelée bande Ka à ondes millimétriques. Cette bande est utilisée par les opérateurs de connexion Internet par satellite.
Samsung affirme être parvenu à maîtriser le problème de propagation de
ces ondes millimétriques sur de longues distances, grâce à un nouvel
émetteur-récepteur de réseau adaptatif.
L’essai réalisé sur deux kilomètres a nécessité pas
moins de 64 antennes pour relayer le signal. Autant dire qu’à l’heure
actuelle, le déploiement d’un réseau 5G à l’échelle d’un pays poserait
un sérieux défi technique et financier.
L’Europe mise aussi sur la 5G
Mais Samsung n’est pas le seul à se positionner sur la 5G. En février dernier, l’opérateur japonais NTT Docomo annonçait avoir établi une connexion cellulaire de 10 Gb/s, via une bande de fréquence
de 11 GHz. D’autres États ont également décidé de préparer l’arrivée de
la 5G. La Chine a ouvert la voie en février 2012 en créant l’IMT-2020 (5G) Promotion Group.
L’Union européenne s’est elle aussi impliquée, en
annonçant un plan d’investissement de 50 millions d’euros sur l’année en
cours, afin de financer la recherche sur les réseaux 5G. Objectif, être
prêt pour un lancement commercial à partir de 2020. Date à laquelle « les communications mobiles mondiales devraient être multipliées par 33 par rapport à leur niveau de 2010. L’accès à Internet se fera alors majoritairement par des dispositifs sans fil, comme les smartphones, les tablettes, les capteurs et autres appareils exigeant des technologies plus efficaces et à couverture plus dense pour le transport des flux de données », souligne la Commission européenne dans son communiqué.
Plusieurs opérateurs européens, dont France Télécom
et le groupe Thales, sont associés au projet. La percée technologique
réalisée par Samsung démontre qu’il n’y a effectivement pas de temps à
perdre.
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