lundi 24 juin 2013

Données personnelles : les grandes contradictions des internautes français

A lire sur:  http://www.zdnet.fr/actualites/donnees-personnelles-les-grandes-contradictions-des-internautes-francais-39791688.htm

Chiffres : Les internautes français ne font pas confiance aux moteurs de recherche et réseaux sociaux pour protéger leurs données, et plus de 80% ne souhaitent pas, en échange de promotions, que des données qu’ils partagent (pourtant) quotidiennement soient exploitées. Paradoxe ou manque d’information ?
Ipsos et CGI ont réalisé une étude pour Elia Consulting sur l’utilisation des données personnelles des internautes français. Et les résultats soulignent quelques contradictions – qui ne sont très certainement pas spécifiques aux Français –, mais aussi des paradoxes et curiosités.
Première observation : les Français laissent beaucoup de données personnelles sur Internet, involontairement ou inconsciemment pour certaines (via leurs recherches sur les moteurs notamment), ou alors par leurs actions sur des services en ligne (réseaux sociaux, vidéo, etc.).
82% d'utilisateurs de réseaux sociaux, qui pensent ne pas partager de données persos ?
D’ailleurs, sur ces données découlant d’un acte délibéré, les Français ne tendraient-ils pas à minimiser leurs usages ? D’après l’enquête, 80% déclarent ne jamais ou rarement partager leurs informations personnelles (nom, prénom, adresse…). Or, le niveau élevé d’appartenance en France aux réseaux sociaux démontreraient plutôt le contraire.
En effet, selon l’observatoire des réseaux sociaux de l’Ifop, 82% des internautes français appartiennent à au moins un réseau social, 54% sont inscrits sur Facebook et 12% sur Twitter. Or, le partage (et l’exploitation) de données personnelles est justement au cœur du modèle des réseaux sociaux et des usages des utilisateurs.

Ces derniers ignorent-ils réellement quelles informations ils partagent sur ces plates-formes ou minimisent-ils cette pratique ? Cet écart entre le déclaré et l’observé est d’autant plus surprenant qu’ils sont parallèlement 81% à exprimer des craintes (permanentes ou occasionnelles) quant aux risques potentiels liés à l’utilisation de leurs données.
Et ces risques, ils semblent en outre pouvoir les identifier, citant, comme les plus probables, la surexposition à la publicité, l’impossibilité d’effacer les données qu’ils partagent et le non-respect de leur vie privée.
"Si c'est gratuit, c'est vous le produit"
Mais les internautes français interrogés par Ipsos s’estiment-ils à l’abri de ces risques ? Une large majorité d’entre eux, 73%, déclarent avoir modifié leurs paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux ou sur leur smartphone. Reste à voir si les paramètres sélectionnés correspondent bien au niveau de protection effectivement souhaité.
Par ailleurs, ces paramètres protègent d’abord les données d’un utilisateur vis-à-vis d’un autre internaute, non de la plate-forme elle-même. Ainsi, 56% des internautes français considèrent que les informations personnelles qu’ils enregistrent sur des sites ne peuvent être utilisées qu’avec leur consentement – et 9% qu’elles ne peuvent pas l’être, dans aucun cas.

Or, la réalité est généralement toute autre, particulièrement pour les services gratuits où la règle est la suivante : « Si c’est gratuit, c’est vous le produit ! ». Pour s’en assurer, les utilisateurs peuvent se reporter aux conditions d’utilisation, ce que, selon Ipsos, ils seraient 38% à faire systématiquement (12%) ou souvent (26%). Et dans leur intégralité ?
Autre contradiction : c’est à l’égard des moteurs de recherche et des réseaux sociaux que les internautes témoignent du plus faible niveau de confiance quant à la protection de leurs données personnelles, respectivement 45% et 19%. Sont-ils pour autant plus vigilants quant à leurs usages sur ces sites ?
Malgré l'absence de confiance, Google et Facebook sont les plus utilisés
Et s’ils expriment peu de confiance à l’égard de ces services, les internautes considèrent en outre que c’est sur ceux-ci qu’ils sont le plus mal informés quant à l’utilisation faite de leurs données personnelles. Seuls 19 et 15% estiment ainsi être assez informés sur ce sujet.
La gratuité à un prix, d'accord. Mais les utilisateurs sont-ils prêts, en échange, à accepter l’exploitation de leurs données personnelles ? Les réponses contredisent là aussi la réalité des usages. Illustration. Dans le but de profiter de produits et services personnalisés ou plus avantageux, autoriseraient-ils une entreprise à utiliser les informations diffusées sur les réseaux sociaux ? 87% répondent non.

Les vidéos, photos ou musique qu’ils visionnent ou écoutent sur Internet alors ? Non à 82%. Google et Facebook sont donc a priori prévenus, les promesses de la publicité ciblée et l’argument de la personnalisation, cité fréquemment par la firme de Mountain View, ne convainquent pas. Et pourtant...

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