Face au gigantisme des compagnies
américaines sur le secteur d'Internet et leur impact sur le marché
européen, l'Union Européenne doit trouver des solutions pour favoriser
l'émergence d'un marché européen et le dynamiser.
Depuis son apparition, Internet est devenu une
force majeure des économies mondiales. Il compte pour 4,1% du produit
intérieur brut des pays du G20, soit 2,3 trillions de dollars annuel et,
sur les vingt-cinq premières entreprises et les principaux sites
Internet consultés sont américains. Face à cette situation de monopole –
huit des dix sites Internet les plus consultés sont américains, et face
à la récession économique qui touche actuellement l'Europe, le marché
européen doit se réévaluer et se transformer s'il veut permettre aux
économies européennes de s'accroître. La chercheuse Roslyn Layton
explique dans son étude
Generating Growth in Europe, How the ICT sector is a solution,
que l'économie européenne pourrait trouver sa solution dans le secteur
des TIC. Et, pour cela, les pays européens devraient revoir leur manière
de considérer Internet de plusieurs manières. Parmi celles-ci, Roslyn
Layton revient sur la notion de neutralité d'Internet, la transparence
des fournisseurs, les problèmes techniques et la place que pourraient
jouer les institutions de l'Union Européenne.
La neutralité d'Internet, un concept révolu ?
Par rapport à la population totale européenne, le marché d'Internet
représente environ 2% de la valeur du marché mondial. S'il s'agit donc
d'un secteur à priori négligeable, cela n'empêche pas de considérer
certaines questions éthiques comme la notion de neutralité d'Internet.
La neutralité d'Internet, selon la chercheuse, représente l'idée que
tout le trafic qui y passe devrait être traité avec égalité. Ce principe
serait un obstacle à l'économie future européenne et aux nouvelles
avancées dans le domaine numérique. En effet, la chercheuse explique
dans son étude que l'infrastructure actuelle d'Internet ne pourrait pas
le permettre. La collaboration entre les fournisseurs d'accès et la mise
en place des CDN, Content Delivery Network, rendent impossible toute
marche arrière. Ces CDN, des ordinateurs reliés en réseau, délivreraient
un tiers du trafic numérique et permettraient l'explosion de la
consommation de contenu vidéo, selon le
State of Internet Report d'Akamaï.
Une transparence des acteurs nécessaire
La transparence de tous les acteurs du secteur d'Internet en Europe
pourrait permettre une meilleure compétitivité en Europe. La chercheuse
indique l'exemple des nouveaux smartphones et des nouvelles tablettes,
appareils discriminatoires par nature, car leurs antennes ne peuvent pas
s'adapter avec les réseaux mobiles standards. Et, de la même manière,
les opérateurs systèmes des appareils mobiles sont au nombre de trois :
Apple, Google et Windows, tous américains, et où les développeurs
d'applications sont soumis aux contraintes des fabricants. Roslyn Layton
attire donc l'attention sur un besoin de transparence qui, selon elle,
permettraient à l'Europe de se trouver une place plus compétitive. La
politique des institutions européennes pourrait aussi apporter sa pierre
à l'édifice. La chercheuse revient sur le rôle majeur de Neelie Kroes,
Vice Présidente de l'Agenda Numérique, qui désirerait instaurer des prix
d'accès et des taxes similaires dans tous les pays membres de l'Union,
alors qu'il existe aujourd'hui une grande diversité de taxes et de prix
possibles.
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