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Par Aurélie Barbaux - Publié le
Si Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin ont bien validé le contrat de
filière "infrastructure", proposé par le nouveau comité stratégique de
filière numérique, ils appellent à plus de rassemblement des acteurs et
à présenter un deuxième contrat, pour les usages.
C’est à huis-clos, que s’est tenue la réunion du comité stratégique de
filière (CSF) numérique, mercredi 3 juillet 2013, dans le Centre
de Villarceaux d’Alcatel-Lucent, à Nozay. Etrange. L’installation des
autres CSF nouvelle formule, que ce soit pour la santé, ce vendredi 5
juillet 2013, ou pour le rail, par exemple, s’était faite en grande
pompe. Certes Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et
Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes
Entreprises et de l’Innovation était présents. Mais le communiqué de
presse uniquement publié sur le site du Ministère du redressement
productif, laisse entendre que le contrat de filière n’aurait pas été
signé comme prévu, juste validé.
"Les ministres ont demandé que la filière se rassemble autour d’un "contrat de filière" concernant les infrastructures numériques, permettant une mobilisation des acteurs autour d’actions concrètes à même de garantir l’avenir de nos entreprises et de notre outil industriel, et reposant sur une vision claire et partagée au sein du comité stratégique de filière." De quoi laisser entendre que la filière ne serait pas vraiment soudée autour de ce contrat, trop infrastructure et pas assez amitieux au vu des enjeux du numérique. D’ailleurs, alors que ces contrats sont censés être sur le mode donnant-donnant, l’Etat ne s’engage pas. Le communiqué précise encore que : "La mise en œuvre de ce contrat de filière prendra appui sur ses outils de soutien public existants". Aucun effort supplémentaire n’est donc à attendre. Pour celui-ci en tout cas. Car, à l’issue de la visite des Bell Labs d’Alcatel Lucent, Fleur Pellerin a précisé, qu’elle attendait un deuxième contrat de filière numérique, sur les usages, début 2014. Elle a aussi précisé qu’il y aurait la confirmation de certains investissements, dans le cadre des investissements d’avenir annoncé par le Premier ministre le 9 juillet.
C’est vrai que le contrat présenté reste très infrastructure. Il tient en sept axes. Côté emplois, le contrat prévoit de définir un tableau de bord emplois/compétences et de développer l’alternance dans la filière et la formation aux métiers du très haut débit. L’objectif est notamment de porter le nombre d’alternants de 3 à 10% des effectifs du secteur informatique et logiciels d’ici 3 ans, soit environ 40 000 alternants et de répondre au besoin en personnel qualifié lié au déploiement de la fibre optique, évalué à 10 000 personnes dans les cinq ans à venir.
Un volet RSE (responsabilité sociale et environnementale) prévoit, lui, la signature d’un accord de branche et le développement du réemploi des téléphones mobiles. Pour améliorer durablement les relations entre entreprises dans la filière le recours à la médiation sera facilité en créant une instance de médiation de filière numérique. Pour développer l’activité à l’export des entreprises françaises du numérique, le dispositif mis en place par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, sera adapté aux spécificités du secteur.
Mais pour développer l’activité en France, le contrat ne mise que sur une technologie, le sans contact mobile. Un chantier des villes et territoires numériques devrait néanmoins être ouvert. Des propositions d’actions concrètes, certes, mais clairement pas assez larges au vu des enjeux. Rien de prévu sur les autres pénuries de compétences en matière de développement numériques, notamment. Rien non plus sur les usages d’avenir. En se rebaptisant CFS numérique, l’ex CSF STIC a élargi les attentes, mais n’a pas forcément réussi à sortir de son périmètre télécoms. Il va devoir élargir son horizon.
Aurélie Barbaux avec Emmanuelle Delsol
"Les ministres ont demandé que la filière se rassemble autour d’un "contrat de filière" concernant les infrastructures numériques, permettant une mobilisation des acteurs autour d’actions concrètes à même de garantir l’avenir de nos entreprises et de notre outil industriel, et reposant sur une vision claire et partagée au sein du comité stratégique de filière." De quoi laisser entendre que la filière ne serait pas vraiment soudée autour de ce contrat, trop infrastructure et pas assez amitieux au vu des enjeux du numérique. D’ailleurs, alors que ces contrats sont censés être sur le mode donnant-donnant, l’Etat ne s’engage pas. Le communiqué précise encore que : "La mise en œuvre de ce contrat de filière prendra appui sur ses outils de soutien public existants". Aucun effort supplémentaire n’est donc à attendre. Pour celui-ci en tout cas. Car, à l’issue de la visite des Bell Labs d’Alcatel Lucent, Fleur Pellerin a précisé, qu’elle attendait un deuxième contrat de filière numérique, sur les usages, début 2014. Elle a aussi précisé qu’il y aurait la confirmation de certains investissements, dans le cadre des investissements d’avenir annoncé par le Premier ministre le 9 juillet.
Un tableau de bord emplois/compétences
Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin auraient rappelé au comité
"l’importance du numérique, doté d’un véritable pouvoir de
transformation de la société et de l’économie, et le fait que la
capacité à maîtriser les enjeux du numérique va déterminer, pour une
large part, la compétitivité française de la prochaine décennie. Les
ministres ont rappelé à ce titre la nécessité d’avoir une ambition forte
pour l’économie numérique, qui doit s’appuyer sur une vision
industrielle claire et permettre au secteur de renouer avec la
croissance, l’investissement et l’innovation au profit de l’emploi en
France", selon le communiqué. Clairement, la copie rendue n’a pas plu.C’est vrai que le contrat présenté reste très infrastructure. Il tient en sept axes. Côté emplois, le contrat prévoit de définir un tableau de bord emplois/compétences et de développer l’alternance dans la filière et la formation aux métiers du très haut débit. L’objectif est notamment de porter le nombre d’alternants de 3 à 10% des effectifs du secteur informatique et logiciels d’ici 3 ans, soit environ 40 000 alternants et de répondre au besoin en personnel qualifié lié au déploiement de la fibre optique, évalué à 10 000 personnes dans les cinq ans à venir.
Un volet RSE (responsabilité sociale et environnementale) prévoit, lui, la signature d’un accord de branche et le développement du réemploi des téléphones mobiles. Pour améliorer durablement les relations entre entreprises dans la filière le recours à la médiation sera facilité en créant une instance de médiation de filière numérique. Pour développer l’activité à l’export des entreprises françaises du numérique, le dispositif mis en place par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, sera adapté aux spécificités du secteur.
Mais pour développer l’activité en France, le contrat ne mise que sur une technologie, le sans contact mobile. Un chantier des villes et territoires numériques devrait néanmoins être ouvert. Des propositions d’actions concrètes, certes, mais clairement pas assez larges au vu des enjeux. Rien de prévu sur les autres pénuries de compétences en matière de développement numériques, notamment. Rien non plus sur les usages d’avenir. En se rebaptisant CFS numérique, l’ex CSF STIC a élargi les attentes, mais n’a pas forcément réussi à sortir de son périmètre télécoms. Il va devoir élargir son horizon.
Aurélie Barbaux avec Emmanuelle Delsol
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