mardi 2 juillet 2013

La gap year, nouvelle tendance pour les étudiants

A lire sur:  http://etudiant.lefigaro.fr/le-labeducation/actualite/detail/article/la-gap-year-nouvelle-tendance-pour-les-etudiants-2314/
  • Par Lucile Quillet,  Publié le
Prendre le temps de s’orienter pour ne pas se vautrer.
De plus en plus de jeunes Français interrompent leurs études pendant un an pour voyager et réfléchir. Cette gap year, commune aux USA, effraie toujours les parents ; Mais elle gagne doucement ses galons auprès des recruteurs.
«Gap year». Une rupture dans le parcours scolaire. Comme un rite initiatique. Commune dans le monde anglo-saxons et même dans les pays nordiques, cette année sabbatique était mal vue en France. Par les parents essentiellement! Et les écoles qui fixent des limites d’âge aux concours qui ne permettent pas de rouler sa bosse entre le bac et le supérieur. «Dans les pays anglo-saxons, l’individu construit sa vie, alors que les Français se construisent via un diplôme pour acquérir une position sociale. Finir son parcours scolaire dans les temps est la preuve suprême de la réussite, explique le sociologue Vincenzo Cicchelli, auteur de l’Esprit Cosmopolite .
Mais lentement, à mesure que les étudiants s’y mettent, et font de cette année, une expérience enrichissante, l’image de la gap year évolue. Certains recruteurs la valorisent au contraire, comme un gage d’autonomie. Pour Albane Ancelin, directrice au cabinet de recrutement Page Personnel, environ 10% des jeunes font une sorte de gap year: «Depuis 2008, l’entrée sur le marché de l’emploi est difficile alors autant penser à soi avant aussi. Le candidat gagne en maturité mais ce n’est pas une compétence professionnelle. L’expérience et les stages priment avant tout». Les employeurs préfèrent cependant ne pas prendre de risque. Surtout quand certains revendiquent une gap year pour mieux cacher une année de chômage.

Un profil de challenger

En réalité, il n’y a pas Un gap year, mais un projet. «Si le candidat est capable d’expliquer pourquoi, comment il est parti et ce qu’il en a retiré, ça peut autant valoir qu’une expérience pro», estime Jean-Baptiste Bruneau, responsable marketing du cabinet Expectra. Certains choisissent la dimension sportive pour donner du sens à leur année, en racontant comment ils ont traversé les Etats-Unis à pied par exemple. «Cela donne une coloration au CV et à l’entretien, qui va marquer le recruteur. L’écoute sera plus forte car lui n’a pas l’habitude de voir ce genre de profil. Le candidat se positionne en challenger».
Un challenger qui séduit mieux dans les départements commerce et marketing que compatibilité. Deux avantages clés: l’ouverture d’esprit et les langues étrangères. «À l’étranger, le jeune a gagné en maturité et ouverture d’esprit et capacité d’adaptation. C’est ce qu’on attend d’un commercial. Parler une autre langue rassure l’employeur, même si c’est du swahili », assure Jean-Baptiste Bruneau. Même chose pour le sociologue Vincenzo Cicchelli: «À l’heure de la mondialisation, les jeunes qui partent ont tout compris».

Ne pas attendre l’autorisation d’une école

Beaucoup préfèrent partir dans un cadre plus sécurisant: semestre d’échange, année de césure, séjour Erasmus ... Mais ce qu’ils gagnent en lisibilité sur leur CV, ils le perdent en originalité. Pour Vincenzo Cicchelli, «les voyages individuels demandent une autre force, un autre courage. Ce n’est pas évident de tout plaquer». Du côté recruteur, Jean-Baptiste Bruneau donnerait lui aussi un léger avantage à la gap year. Car «le jeune l’a choisie et organisée».

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