jeudi 18 juillet 2013

Les opérateurs télécoms exigent que le géants du Web financent la culture

A lire sur:  http://www.zdnet.fr/actualites/les-operateurs-telecoms-exigent-que-le-geants-du-web-financent-la-culture-39792488.htm

Business : Dans une étude, la Fédération française des télécoms dénoncent les ponctions diverses et variées qu'ils subissent et estiment que les acteurs over-the-top devraient mettre la main à la poche. Un air connu.
Le refrain est connu depuis plusieurs années. Les opérateurs télécoms ont engagé un bras de fer avec les géants du Web comme Google ou Facebook accusés de pomper la valeur des réseaux et de les transformer en simples tuyaux de transport.
Les opérateurs ont longtemps exigé que ces acteurs mettent au pot pour participer aux investissements des infrastructures dont ils profitent à plein. En vain. Depuis quelques temps, le discours a un peu glissé, en attaquant le problème par le biais de la culture.
S'appuyant sur le rapport Lescure, la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby des opérateurs français, a commandé une étude au cabinet Roland Berger afin de démontrer leur rôle important dans le financement de la culture à travers différentes taxes. Le discours est simple : que l'Etat cesse de prendre les opérateurs pour des vaches à lait (notamment avec la future taxe sur les appareils connectés) et qu'il se tourne pour une fois vers les acteurs OTT.
Dès la première page de cette étude, les opérateurs veulent marquer les esprits. Ils affirment contribuer à hauteur de 27% au financement de la culture (hors redevance et autofinancement) et soulignent que 18% de leurs ressources sont consacrés au financement de la culture en 2012 contre 5% en 2009. A côté, les zéros s'alignent pour les OTT : pas de financement de l'exception culturelle, rien pour le transport. Alors que bien sûr, les revenus de ces acteurs explosent.
Près de 500 millions d'euros de taxes
Et il est vrai que le montant cumulé des taxes versées par les opérateurs pour soutenir le secteur culturel est colossal : près de 500 millions d'euros en 2012 dont 235 millions rien que pour France Télévisions (0,9% sur le chiffre d'affaires).
Alors que leurs revenus ne cessent de baisser, les opérateurs estiment que les géants du Web sont dans une situation "dominante" et doivent donc aussi contribuer "équitablement".
D'autant plus qu'ils "dictent leur loi aux petits opérateurs", "payent moins de 5% des impôts qu‘ils acquitteraient s’ils étaient localisés et taxés en France", "contribuent marginalement à l'emploi en France" et "échappent au contrôle légitime des régulateurs français". Les voilà rhabillés pour l'hiver...
Et le scénario est déjà prêt. "La taxation des OTT au même niveau que les opérateurs rapporterait des millions au financement de la culture", peut-on lire dans l'étude.
Concrètement, si Apple, Amazon et Google étaient taxés à hauteur de 1,15% sur les revenus réellement générés en France (et pas déclarés), cela rapporterait plus de 60 millions d'euros par an au secteur de la culture "contre zéro" aujourd'hui. Simple et efficace non ?
 
La FFT ajoute par ailleurs que "la solution ne peut être trouvée au seul niveau national. L’action doit être engagée au niveau européen".
Une taxe de 1,15% sur 3 acteurs rapporterait 63 millions d'euros
L'objectif des opérateurs peut apparaître comme légitime. Mais la FFT oublie d'aborder certains points. Il ne faut pas oublier que c'est grâce aux acteurs OTT que les abonnements 3G par exemple peuvent être valorisés. Sans contenus, pas de demande pour le haut débit mobile. La contribution des géants du Web aux revenus des opérateurs télécoms est donc réelle.
Par ailleurs, on peut une nouvelle fois s'étonner du manque de remise en question des opérateurs qui ont eu beaucoup de mal à s'adapter à la nouvelle donne du marché en termes de services. Il a ainsi fallu attendre les dernières années pour que les géants comme Orange ou SFR passent des partenariats ou des accords capitalistiques avec des géants des contenus après avoir tenté, en vain, d'imposer des services maison à l'audience relative.
Le succès des OTT n'explique pas tout", insiste Yves Gassot de l'Idate. "En réalité, on arrive à un épuisement du modèle télécom européen".
Nécessité de se réinventer 
Trop de taxes, des OTT qui ne financent pas la chaîne de valeurs, peut-être. Mais les opérateurs européens en général et français en particulier doivent d'abord se réinventer, rapidement, innover et changer la donne en termes d'offres, car pour l'Idate, le point de rupture n'est pas loin...
"Le premier niveau, c'est la signature d'accords avec les acteurs OTT, la rationalisation interne et la mutualisation des infrastructures mais le vrai levier ce sont les nouveaux modèles tarifaires", explique le spécialiste.
"La clé est de multiplier les abonnements dans le foyer, de mettre en place des scénarios de connexion partagée, de convergence transparente, de modèles tarifaires très segmentés en data", poursuit Didier Pouillot. Or, ce n'est pas du tout ce qui semble être mis en place avec la 4G.

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