dimanche 29 septembre 2013

La formation initiale doit mettre le cap sur l'innovation

A lire sur:  http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-formation-initiale-doit-mettre-le-cap-sur-l-innovation-55080.html


De gauche à droite, Nicolas Sadirac (42), José Diz (CPI-B2B), Fabrice Bardèche (Ionis), Anissa Deal (Accenture), Geoffrey Burns (Capgemini). Crédit : D.R. De gauche à droite, Nicolas Sadirac (42), José Diz (CPI-B2B), Fabrice Bardèche (Ionis), Anissa Deal (Accenture), Geoffrey Burns (Capgemini). Crédit : D.R.
Des représentants d'écoles d'ingénieurs et de grandes SSII ont insisté sur l'importance de la capacité à innover et sur la nécessité de se former en permanence, lors d'une table ronde organisée par le CPI-B2B.   
Comment assurer la formation des informaticiens pour les rendre opérationnels ? Comment les SSII et les écoles doivent-elles agir pour renforcer leur employabilité ? Ces questions ont été débattues lors d'un débat organisé par le CPI-B2B (Club de la Presse Informatique BtoB). « Les grandes industries fonctionnent d'après un modèle à la demande », estime Nicolas Sadirac, fondateur et directeur général de 42, l'école d'informatique créée avec Xavier Niel, PDG d'Iliad. « Or, nous voulons rendre l'étudiant autonome vis-à-vis de ses connaissances », a-t-il ajouté. « Chez 42, on ne fabrique pas un modèle d'étudiant, on préfère créer des profils qui évoluent dans la technologie. On a besoin de talents dans un monde qui est devenu ultra-automatisé ».

Pour Fabrice Bardèche, vice-président exécutif de Ionis Education, groupe d'enseignement supérieur privé qui rassemble une vingtaine de grandes écoles parmi lesquelles l'Epitech, l'ESME Sudria, l'ETNA et SUP'internet, il faut permettre aux étudiants d'être en mesure d'innover. « Les classes préparatoires classiques reposent sur un système de pensée basé sur un schéma », estime-t-il. « A l'Epitech, on apprend aux jeunes à faire preuve d'esprit d'innovation ».

Poursuivre la formation en interne

Pour Geoffrey Burns, responsable du recrutement d'Applications Services chez Capgemini France, la notion de service s'apprend sur le terrain. « Les SSII forment au savoir-faire et au savoir-être. En France, les formations qui disent « on sait faire » ne disent pas la vérité. Il faut éveiller son esprit et se former en permanence. Les Indiens pratiquent 2 à 3 heures d'autoformation par jour lorsqu'ils arrivent chez nous. Ils associent souvent le double diplôme ingénieur/MBA ce qui n'est pas toujours le cas dans notre pays ». « Nous ne sommes plus dans un monde de règles claires à appliquer avec des procédures car les clients ont besoin de pouvoir inventer une suite », a poursuivi Nicolas Sadirac. Un point de vue que partage Yaya Sylla, architecte et consultant EMEA chez Teradata : « Si l'on n'est pas capable d'innover, on ne pourra pas suivre », a-t-il ajouté. « C'est pourquoi nous insistons sur l'accompagnement interne après la formation initiale. »

Fabrice Bardèche est également d'accord avec ce point de vue. « On a besoin d'informaticiens qui ne soient pas formés en silos afin qu'ils fassent preuve d'une compréhension globale et qu'ils soient aptes à évoluer », juge-t-il.  Même sentiment pour Geoffrey Burns : « Il faut se former en permanence, c'est cela qui compte », recommande-t-il. « En France on a tendance à la « diplômite ». Par ailleurs, le fait de postuler auprès de SSII devient moins répandu qu'auparavant. Les jeunes diplômés sont davantage attirés par les éditeurs, constructeurs, les banques et les grosses PME, note le vice-président d'Ionis Education. Moins de 25% des étudiants de l'Epita optent pour une SSII et cette proportion est inférieure à 12% à l'Epitech. La faute, selon Geoffrey Burns, à une méconnaissance des sociétés de services modernes qui étaient auparavant concentrées sur la mise en place des ERP et qui font pourtant du développement de logiciels innovants pour leurs clients.

Anissa Deal, responsable du recrutement chez Accenture a appuyé ces propos. « Les SSII souffrent d'un déficit d'image et d'une méconnaissance de leurs métiers », juge-t-elle. « Il y a un important travail à faire là-dessus ». C'est pourquoi Accenture a créé un réseau d'anciens pour faire découvrir ses métiers dans les écoles et lancé une web série consacrée au conseil et à l'informatique pour mieux les faire connaître.

Article de Véronique Arène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire