mercredi 25 septembre 2013

L’essor du commerce en ligne ne sonne pas le glas de la distribution physique

A lire sur:  http://www.itrnews.com/articles/143393/essor-commerce-ligne-sonne-pas-glas-distribution-physique.html

Au moment où les difficultés de Darty relancent le débat sur le déclin des distributeurs physiques, les multinationales du commerce en ligne ne cessent, elles, de battre des records. " Malgré un contexte de crise économique et de baisse de la consommation, les divers Amazon, eBay et Rakuten ont enregistré une croissance de leur chiffre d’affaires comprise entre 15% et plus de 20% sur un an au premier trimestre 2013 ", rappelle Alessandro Schiliro, de Xerfi Global. " Des performances loin d’être éphémères puisque comme le montre l’étude de Xerfi Global sur les groupes de e-commerce, les dépenses en ligne mondiales devraient croître de 17% par an en moyenne à l’horizon 2016 ". Voici son résumé de l'étude « E-Commerce Companies - World » que Xerfi publie à quelques jours de l’ouverture du salon du e-commerce.


Vers un marché plus régulé et plus concurrentiel
Malgré des perspectives de croissance soutenues, le marché mondial du commerce en ligne s’annonce moins prometteur qu’au cours de la décennie écoulée. Deux facteurs de mutation en particulier affectent l’environnement des e-commerçants multinationaux.

D’une part, des changements réglementaires sont à prévoir dans la plupart des grands marchés, notamment en matière fiscale. Aux Etats-Unis, les achats en ligne devraient bientôt cesser de bénéficier d’une exemption fiscale jugée déloyale par rapport au commerce traditionnel, tandis que l’Europe se dit décidée à enrayer les pratiques d’optimisation fiscale qui
permettent aux géants d’Internet d’économiser plusieurs milliards d’euros d’impôts chaque année ;

D’autre part, la montée de la concurrence. La domination des grandes places de marché (Amazon, eBay, Rakuten, Alibaba) continue de se renforcer sous l’effet de leur taille, de la variété de leurs produits et services, de leur présence géographique et de leurs importants moyens financiers. Si ces centres commerciaux virtuels resteront en tête du marché, les ambitions croissantes des mastodontes de la grande distribution traditionnelle (Walmart, Carrefour, Tesco, etc.) et des géants d’Internet (Google, Facebook, etc.) augurent d’une bataille bien plus féroce pour ravir les parts de marché du commerce en ligne mondial.


Les effets de réseau au cœur des stratégies
L’étude de Xerfi Global présente également les principales stratégies adoptées par les e-commerçants multinationaux

A commencer par le renforcement des écosystèmes. Face aux faibles barrières à l’entrée et l’importance des économies d’échelle, les places de marché en ligne proposent un ensemble de services intégrés (réseau de marchands tiers, monnaies virtuelles, systèmes de paiement, services de livraison etc.) pour inciter consommateurs et fournisseurs à rester au sein de leur réseau marchand. En attirant et gardant plus de clients, les e-commerçants bénéficient ainsi d’effets de réseau tout en érigeant des barrières à l’entrée artificielles contre leurs concurrents.

Mais aussi la diversification de l’offre.
A l’instar du pionnier Amazon, les ecommerçants élargissent leur portefeuille de produits et services pour diversifier leurs activités et attaquer le marché sur plusieurs fronts. Les deux géants de la distribution traditionnelle, Walmart et Tesco, ont ainsi chacun racheté des distributeurs en ligne de contenu média. Rakuten a, lui, sonné la charge dans le domaine du livre électronique en se portant acquéreur du canadien Kobo en 2012. La concurrence est particulièrement rude dans le domaine des systèmes de paiement, où PayPal, vache à lait d’eBay, se heurte à une poignée de nouveaux systèmes de paiements innovants.


Le web-to-store, lueur d’espoir pour les enseignes physiques
Autre stratégie-clé des acteurs du commerce en ligne : l’approche multicanal. Le modèle web-to-store - qui consiste intégrer des solutions Internet (sites web, places de marché en ligne), mobiles (applications de mcommerce) et physiques (retrait en magasin, showrooms etc.) - s’impose peu à peu comme modèle de référence car il convient à la fois aux
consommateurs et aux distributeurs. Aux commerçants « tout virtuel », il permet d’optimiser les services de livraison tout en offrant une expérience tactile aux consommateurs. Aux distributeurs physiques, il offre l’opportunité d’exploiter leur réseau de magasins pour se différencier des pure-players de l’e-commerce. C’est une façon pour ces derniers de ne pas
appréhender l’insolente vitalité du commerce en ligne comme une fatalité.

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