mercredi 11 septembre 2013

LinkedIn veut changer de dimension

A lire sur:  http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202984501822-linkedin-va-mettre-en-vente-pour-1-milliards-de-dollars-d-actions-600846.php

Par Nicolas Rauline et Lucie Robequain | 04/09 | 06:53 | mis à jour à 17:09
Le réseau social américain espère lever un milliard de dollars en émettant de nouvelles actions. Ces fonds pourraient financer des acquisitions.
LinkedIn a vu sa valeur bondir de 120 % au cours des 12 derniers mois. - REUTERS
LinkedIn a vu sa valeur bondir de 120 % au cours des 12 derniers mois. - REUTERS
LinkedIn appuie sur l’accélérateur. Dans un document envoyé mardi soir à la Securities and Exchange Commission (SEC), le réseau social professionnel affirme vouloir émettre de nouvelles actions sur le marché, qui lui permettraient de lever un milliard de dollars. « Les principaux objectifs sont d’augmenter notre flexibilité financière et de renforcer nos comptes. Nous comptons utiliser les revenus de ces actions [...] pour financer le développement de nouveaux produits, organiser nos forces de vente, nous étendre à l’international ou encore investir dans nos infrastructures. Nous pourrions en outre financer des acquisitions stratégiques ou investir dans des actifs, des technologies ou des marchés complémentaires aux nôtres », indique le document.
Le nombre d’actions mises sur le marché pourraient donc rapporter un milliard de dollars au cours actuel. Mais les banques associées à l’opération disposent d’une option pour acheter 15 % d’actions supplémentaires, ce qui porterait le total des fonds levés à 1,15 milliard de dollars.

Réussite boursière

Si LinkedIn peut se permettre une telle opération, c’est parce qu’il est l’un des rares acteurs Internet à faire un tabac sur les marchés. Il a vu sa valeur bondir de 120 % au cours des 12 derniers mois ! Ses résultats financiers le distinguent nettement des autres sites ayant pris récemment le chemin de la Bourse (Zynga, Groupon, etc). Si ses profits restent encore tout à fait symboliques (3,7 millions au deuxième trimestre), ses ventes ont explosé de 59 % sur un an (à 360 millions de dollars). Le nombre de ses membres croît aujourd’hui plus rapidement que ceux de Facebook. Il compte désormais quelque 230 millions d’utilisateurs et suscite de grosses inquiétudes parmi les professionnels du recrutement, qui se voient ravir une grosse part de leur chiffre d’affaires.
Le modèle de LinkedIn est tout à fait unique : contrairement à la plupart des réseaux sociaux, il refuse de faire de la publicité sa principale source de revenus. La facturation de ses outils de recrutement auprès des employeurs est en pleine expansion (+69 % au deuxième trimestre). Le modèle fait néanmoins débat : depuis quelques mois, les candidats peuvent payer une trentaine de dollars pour faire remonter leur CV en haut de la liste. L’égalité entre les candidats est donc faussée, ce qui pourrait réduire l’intérêt des employeurs. Le prix des services, nettement supérieur à celui des autres sites Internet, peut également menacer, à terme, la popularité du site.

Etoffer ses équipes en Europe

Pour grandir davantage et devenir l’équivalent d’un Facebook ou d’un Twitter dans le monde professionnel, LinkedIn doit encore combler plusieurs lacunes, en particulier quant à son implantation géographique. L’essentiel du chiffre d’affaires reste généré par les Etats-Unis et les pays anglo-saxons. La société pourrait donc investir dans un nouveau data center, implanté en Europe. Elle pourrait aussi étoffer ses équipes en Europe et en Asie.
Des acquisitions ciblées ne sont pas à exclure, notamment dans les pays émergents, où son principal concurrent, le français Viadeo, est particulièrement bien implanté. Des sociétés positionnées sur des secteurs proches de celui de LinkedIn, comme les annonces d’emploi, pourraient aussi intéresser la société californienne.

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