A lire sur: http://www.atelier.net/trends/articles/consommateur-passe-de-redevenir-maitre-de-donnees-personnelles_424269
L’utilisation des données personnelles
et du tracking en ligne ne cesse d’inquiéter les consommateurs. C’est
pour cette raison que nombre de projets voient le jour pour que celui-ci
se réapproprie ses données ou les monétise.
Le scandale Prism sur la
surveillance des activités des internautes par l’agence de sécurité
nationale américaine (NSA) a ravivé le débat autour du traitement des
données personnelles. “Il s’agit d’une relation malsaine entre
l’industrie des publicités en ligne et les internautes qui n’ont pas le
contrôle sur leurs propres données.” commente Tristan Nitot, responsable de Mozilla Europe. A mesure que les individus, à l’instar de cet étudiant américain qui vend ses propres données sur Kickstarter,
prennent de plus en plus de conscience sur la valeur économique de
leurs traces numériques, de nouveaux acteurs sont en train d’émerger à
l’’échelle internationale, offrant aux internautes les possibilités de
redevenir maîtres de leurs informations.
Qui sont les nouveaux acteurs dans le marché des données personnelles ?
Ainsi, le marché des données personnelles atteindrait une
valeur d’un trillion d’euros à l’horizon 2020, selon une étude réalisée
par BCG. «Les utilisateurs seront de plus en plus poussés au centre de ce marché notamment grâce au mouvement quantified-self» remarque Gerald Bäck, co-fondateur d’Archify,
une plate-forme qui propose aux utilisateurs de garder toutes leurs
traces numériques pour des buts personnelles et non publicitaires.
Parallèlement à celle-ci, le plugin Collusion
mis en place par Mozilla permet aux utilisateurs de visualiser en temps
réel les tierces parties qui traquent leurs activités en ligne. Mais si
ce deux services tentent de contrer les actions à l’encontre des
internautes, certaines startups, à l’image de Reputation.com et Yes Profile,
choisissent de prendre le contrepied en mettant à disposition de
ceux-ci des outils de mise en relation directe avec les annonceurs. Le
principe est simple: un utilisateur lambda crée son profil et remplit
des questionnaires (marques préférées, goût personnel, adresse mail,
etc) et décide par la suite avec qui il partage ses informations et
combien il touchera de la part des marques qui y auront accès. « La
rémunération peut être monétaire ou servicielle, les utilisateurs
peuvent même choisir de faire un don à une association. » ajoute Christian-François Viala,
le fondateur de YesProfil. Lancée en 2006, reputation. com, un site de
management d’e-réputation à l’origine, annoncent déjà un million
d’utilisateurs.
One-to-One marketing et le permission-marketing seront de mise.
« Avec l’émergence de ces outils mis à la disposition des
internautes, les clients seraient amenés à gérer leurs relations avec
les marques, ils pourront faire le tri entre les marques qu’ils aiment
et les autres» analyse Daniel Kaplan, fondateur du projet mesinfos,
basé sur le principe de VRM (vendor relation management). « Demain,
chaque consommateur aura son propre profil et c’est aux marques de
demander l’autorisation d’accès à leurs données » prévoit
Christian-François Viala, qui mise sur one to one marketing et le
permission marketing. « D’ailleurs, les marques seront obligées de
fournir un service de qualité en échange des informations obtenues et
non pas de publicités dépourvues de sens » complète Emanuel Vivier, consultant en marketing digital et co-fondateur de Hub Insitute. A titre d’exemple, l’application Nike+
propose un service de coaching personnalisé, basé sur des données
relatives aux entrainements de ses utilisateurs. «Au lieu d’imposer ses
règles, Nike donne le choix aux consommateurs de se faire traquer ou pas
et le fait d’être traqué leur apporte un vrai service » commente
Emmanuel.
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