dimanche 27 octobre 2013

Le Grand Paris prépare la révolution numérique du métro

A lire sur:  http://www.lesechos.fr/economie-politique/regions/idf/0203070861414-la-societe-du-grand-paris-prepare-la-revolution-numerique-du-metro-619681.php

Par Dominique Malecot | 18/10 | 06:00 | mis à jour à 08:41

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  • Le constructeur du supermétro de rocade va s’appuyer sur des start-up pour inventer de nouveaux services. Une appel à manifestation d’intérêt devrait être lancé dans les jours qui viennent.
    Un réseau de communication électronique à très haut débit va être développé. - Photo François Guillot/AFP
    Un réseau de communication électronique à très haut débit va être développé. - Photo François Guillot/AFP
    Un réseau peut en cacher un autre. La Société du Grand Paris, en charge de la construction du futur métro de rocade de la région parisienne, est sur le point de publier un appel à manifestation d’intérêt pour doubler cette infrastructure d’un réseau numérique. « La loi nous demande de prendre des dispositions pour permettre le déploiement d’un réseau de communication électronique à très haut débit dans les infrastructures que nous allons construire », explique Etienne Guyot, président du directoire de la SGP. Mais les caractéristiques de ces réseaux dépendront largement des usages qui pourront en être faits et dont la plupart restent à inventer. Cet appel est donc avant tout destiné à des spécialistes du numérique à même d’imaginer le type de services qui seront nécessaires dans vingt ans.

    « Data centers » de proximité

    « Tout comme nous construisons le métro en partenariat avec les collectivités locales et les opérateurs de transports, nous allons nous appuyer sur la même méthode qui nous a permis d’aller vite pour lancer la Ligne 15 Sud du nouveau Grand Paris Express. Nous souhaitons choisir les compétences tout en favorisant l’égalité des territoires et le désenclavement numérique de certains secteurs », poursuit Etienne Guyot.
    Les quelque 2 millions de voyageurs qui emprunteront le réseau tous les jours seront les principaux vecteurs de cette révolution numérique. Les tablettes et les smartphones seront alors encore plus ­nombreux dans les trains qu’aujourd’hui et s’y ajouteront certainement d’autres types d’objets communicants. Leur utilisation devrait susciter l’éclosion de nouveaux services, comme la possibilité de commander un article dans sa gare de départ et de le trouver à celle d’arrivée. Sans oublier de nouvelles entreprises exploitant les possibilités du numérique et de l’« open data ».
    Concrètement, côté infrastructures, ce réseau se composera de câbles de fibre optique de très grande capacité déployés dans les quelque 200 kilomètres de tunnels qui vont être forés. S’y ajouteront dans certaines gares, là où ce sera techniquement possible, des espaces abritant des « data centers » de proximité, permettant à des TPE et des PME d’accéder à des services de dernière génération jusque-là réservés aux grands groupes. Le projet prévoit aussi l’installation d’un réseau très haut débit mobile, sans coupures, doublé d’un réseau à l’intérieur du métro qui collectera et produira des données fournies par les voyageurs qui le souhaiteront. Cette fonction devrait permettre de développer des services de conciergerie à valeur ajoutée ou l’accessibilité, mais aussi d’affiner la gestion des places dans le métro et son exploitation.
    Autre piste sur laquelle la SGP souhaite recueillir les avis des professionnels, la possibilité d’ouvrir dans certaines gares des espaces de travail partagés qui permettraient aux collectivités d’attirer des start-up souhaitant tester auprès des voyageurs les premières versions de leurs logiciels.
    L’investissement pour l’ensemble du réseau qui sera exploité avec des partenaires devrait se limiter à quelques dizaines de millions d’euros et générer des recettes modérées. Mais l’objectif de cette « plate-forme de services numériques d’aide à la mobilité et de valorisation des territoires est bien de développer un terreau favorable au développement de ces entreprises, qui faciliteront la vie des habitants de la région parisienne en construisant le métro le plus digital du monde », conclut Etienne Guyot.

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