La France en retard d’un MOOC. Geneviève Fioraso, ministre de l’entreprise supérieur a présenté aujourd’hui son programme France Universités Numérique  
Avec la révolution des MOOCs (Massive Open Online Cources), l’enseignement, notamment l’enseignement supérieur, pourrait bien connaître une révolution profonde dans les années à venir et un bouleversement au niveau mondial. La création d’un espace mondial de partage du savoir est la proposition n°33 du rapport sur l’économie positive remis la semaine dernière par Jacques Attali au président de la République. Car la France est en retard dans ce domaine. C’est d’ailleurs ce que pensent 65 % des étudiants et 78 % des enseignants du supérieur selon une enquête réalisée par l’institut Opinionway. Quant aux MOOCs, seulement 5 % des premiers et 18 % des seconds déclarent savoir précisément ce dont il s’agit.
« En 2010 a émergé une tendance de démocratisation de l’enseignement supérieur, grâce à et sur Internet, explique le rapport. Udacity comme Coursera, deux start-up qui offrent des Massive Open Online Courses (MOOC), ont été créées par des anciens enseignants de Stanford, début 2012, et suivies par Harvard et le MIT, qui ont annoncé en mai leur collaboration sur le projet MOOC à but non lucratif edX.
Le plan France Universités Numérique (FUN) lancé aujourd’hui par Geneviève Fioriaso sur les 5 ans à venir est donc destiné à rattraper ce retard et remettre la France dans la course. La ministre de l’enseignement supérieur annonçait l’ouverture du portail d’information www.france-universite-numerique.fr et la mise à disposition des 20 premiers MOOCs. Les cours en ligne couvrent des domaines variés : histoire, mathématiques, biologie, technologies, numérique, santé, philosophie, développement durable, physique, management, droit… et sont proposés par une dizaine d’établissements (École Centrale, Institut Mines Telecom, Universités de Bordeaux 3, Montpellier 2, Paris 10, Paris 2, Polytechnique, Sorbonne Paris Cité, CNAM). A la fin du mois, les inscriptions sur la plateforme nationale de MOOCs seront ouvertes.
Ne pas se moquer des MOOCs
Le programme s’articule autour de 3 axes majeurs de transformation :
- utiliser le numérique pour faciliter toutes les étapes du parcours de réussite de l’étudiant : orientation, formation initiale, insertion professionnelle et formation continue
- faire du numérique un levier de la rénovation pédagogique.
- Enfin, faire du numérique un signe de modernité pour renforcer l’attractivité de l’Université, dans le monde, où le marché mondial de l’e-éducation est en plein développement. Les cours qui seront ainsi mis en ligne concernent principalement le monde francophone. De ce point de vue, l’enseignement supérieur français ne lutte pas vraiment à armes égales avec leurs homologues anglophones qui ont accès à un plus grand bassin de chalandise.
Les moyens dégagés pour cette initiative sont modestes : 12 millions d’euros qui sont une réaffectation de moyens existants dégagés sur l’actuel programme d’investissement d’avenir et mobilisables par vagues successives, 500 emplois sur le quinquennat dont on ne sait pas trop quelle sera leur mission exacte. La ministre indique elle-même que Coursera et EdX ont investi respectivement 43 et 60 millions de dollars dans le développement des outils et des contenus (dix fois plus donc que le financement de ce plan).
Parmi les partenaires de cette initiative, on peut mentionner l’INRIA pour le déploiement de la plateforme, le CINES pour l’hébergement et RENATER pour les infrastructures réseaux, des experts publics et privés et des représentants des équipes pédago­giques universitaires pour la conception de la plateforme, en particulier de ses contenus et de ses usages et le CNRS, pour la recherche sur l’évolution des pratiques pédagogiques.
Il faut espérer que ce programme ne se transforme pas dans la simple mise sur Internet de cours et constitue véritablement un plan de numérisation de l’enseignement supérieur.
La France en retard d’un MOOC. Geneviève Fioraso, ministre de l’entreprise supérieur a présenté aujourd’hui son programme France Universités Numérique  
Avec la révolution des MOOCs (Massive Open Online Cources), l’enseignement, notamment l’enseignement supérieur, pourrait bien connaître une révolution profonde dans les années à venir et un bouleversement au niveau mondial. La création d’un espace mondial de partage du savoir est la proposition n°33 du rapport sur l’économie positive remis la semaine dernière par Jacques Attali au président de la République. Car la France est en retard dans ce domaine. C’est d’ailleurs ce que pensent 65 % des étudiants et 78 % des enseignants du supérieur selon une enquête réalisée par l’institut Opinionway. Quant aux MOOCs, seulement 5 % des premiers et 18 % des seconds déclarent savoir précisément ce dont il s’agit.
« En 2010 a émergé une tendance de démocratisation de l’enseignement supérieur, grâce à et sur Internet, explique le rapport. Udacity comme Coursera, deux start-up qui offrent des Massive Open Online Courses (MOOC), ont été créées par des anciens enseignants de Stanford, début 2012, et suivies par Harvard et le MIT, qui ont annoncé en mai leur collaboration sur le projet MOOC à but non lucratif edX.
Le plan France Universités Numérique (FUN) lancé aujourd’hui par Geneviève Fioriaso sur les 5 ans à venir est donc destiné à rattraper ce retard et remettre la France dans la course. La ministre de l’enseignement supérieur annonçait l’ouverture du portail d’information www.france-universite-numerique.fr et la mise à disposition des 20 premiers MOOCs. Les cours en ligne couvrent des domaines variés : histoire, mathématiques, biologie, technologies, numérique, santé, philosophie, développement durable, physique, management, droit… et sont proposés par une dizaine d’établissements (École Centrale, Institut Mines Telecom, Universités de Bordeaux 3, Montpellier 2, Paris 10, Paris 2, Polytechnique, Sorbonne Paris Cité, CNAM). A la fin du mois, les inscriptions sur la plateforme nationale de MOOCs seront ouvertes.

Ne pas se moquer des MOOCs

Le programme s’articule autour de 3 axes majeurs de transformation :
- utiliser le numérique pour faciliter toutes les étapes du parcours de réussite de l’étudiant : orientation, formation initiale, insertion professionnelle et formation continue
- faire du numérique un levier de la rénovation pédagogique.
- Enfin, faire du numérique un signe de modernité pour renforcer l’attractivité de l’Université, dans le monde, où le marché mondial de l’e-éducation est en plein développement. Les cours qui seront ainsi mis en ligne concernent principalement le monde francophone. De ce point de vue, l’enseignement supérieur français ne lutte pas vraiment à armes égales avec leurs homologues anglophones qui ont accès à un plus grand bassin de chalandise.

Les moyens dégagés pour cette initiative sont modestes : 12 millions d’euros qui sont une réaffectation de moyens existants dégagés sur l’actuel programme d’investissement d’avenir et mobilisables par vagues successives, 500 emplois sur le quinquennat dont on ne sait pas trop quelle sera leur mission exacte. La ministre indique elle-même que Coursera et EdX ont investi respectivement 43 et 60 millions de dollars dans le développement des outils et des contenus (dix fois plus donc que le financement de ce plan).

Parmi les partenaires de cette initiative, on peut mentionner l’INRIA pour le déploiement de la plateforme, le CINES pour l’hébergement et RENATER pour les infrastructures réseaux, des experts publics et privés et des représentants des équipes pédago­giques universitaires pour la conception de la plateforme, en particulier de ses contenus et de ses usages et le CNRS, pour la recherche sur l’évolution des pratiques pédagogiques.

Il faut espérer que ce programme ne se transforme pas dans la simple mise sur Internet de cours et constitue véritablement un plan de numérisation de l’enseignement supérieur.