dimanche 13 octobre 2013

SFR : Vivendi changerait finalement d'avis

A lire sur:  http://www.zdnet.fr/actualites/sfr-vivendi-changerait-finalement-d-avis-39794577.htm

Business : Dans un entretien au Monde, Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance du groupe, estime que SFR pourrait rester dans le giron de Vivendi, les activités médias seraient séparées...
Difficile de suivre la stratégie de Vivendi, surtout depuis les dernières déclarations de son président du conseil de surveillance au journal Le Monde. Jusqu'à aujourd'hui, les choses étaient à peu près claires.
Le groupe français, tétanisé par la perte de valeur qui frappe les opérateurs du pays, a décidé depuis plusieurs mois d'effectuer un recentrage drastique dans les médias.
Toutes les options ont alors été évoquées : partenariat, introduction en bourse voire cession pure et simple de SFR. Le jeu s'est ensuite passablement compliqué avec la lutte interne que se livrent Jean-René Fourtou, p-dg de Vivendi et Vincent Bolloré, actionnaire à hauteur de 5% du groupe.
En septembre, la question est tranchée : le géant serait finalement scindé en deux entités indépendantes début 2014 : Vivendi conserverait Universal Music Group (numéro un mondial de la musique), Canal Plus et GVT, l’opérateur télécoms brésilien qui doit également être cédé et SFR deviendrait indépendante et introduite en bourse. Raison officielle : les synergies entre contenus et télécoms n'existent pas, ce qui plombe l'action du groupe.
Mais aujourd'hui, ce plan bien huilé semble être jeté aux oubliettes. Jean-René Fourtou indique finalement  au quotidien du soir que ce seraient les filiales médias qui "seraient séparées du groupe" tandis que SFR resterait dans le giron de Vivendi.

"Tout cela est aujourd'hui à l'étude, mais une solution pourrait être que SFR reste avec Vivendi. Ce sont les entités centrées autour des médias qui seraient séparées du groupe", explique-t-il.
Valeurs télécoms délaissées
"SFR devrait dégager 2,8 milliards d'euros de résultat brut cette année et il peut donc mieux supporter une part de la dette du groupe, qui sera beaucoup réduite après les cessions", de Maroc Telecom et d'Activision Blizzard, poursuit-il.
Selon le responsable, SFR a "un potentiel de croissance très important", car "la hausse de la consommation va entraîner une hausse des revenus" grâce à l'essor de la 4G. "Je parie qu'avant trois ans nous retrouverons la valorisation qui était en vigueur lors du rachat en 2011 des 44% de SFR détenus par Vodafone. C'est un challenge, mais c'est faisable", assure-t-il.

"Le seul problème, c'est que cette hausse de la consommation implique des investissements majeurs. Ce contexte pousse à une mutualisation des infrastructures. Celle que nous avons commencée avec Bouygues Telecom est un grand pas en avant. A terme, il pourrait ne plus y avoir que deux réseaux en France", conclut-il.
Ce changement de cap s'explique peut-être par le risque d'une introduction ratée de SFR dans un contexte où les valeurs télécoms sont délaissées par les investisseurs.
"Il y a en effet un risque à court et moyen terme pour SFR", expliquait en septembre dernier à ZDNet.fr Adrien Bourreau, expert télécoms et médias pour le cabinet de conseil Kurt Salmon. "Même si la dévalorisation des valeurs télécoms se calme un peu sur les marchés, SFR reste un acteur complètement dépendant du marché français et subit une baisse importante de son revenu par abonné".
Du coup, l'opérateur pourrait devenir une cible facile pour un acteur étranger, de quoi forcément inquiéter l'Etat qui considère SFR comme stratégique.
"Une consolidation est loin d'être impossible, avec un acteur européen", poursuit l'expert. En Europe, les consolidations se multiplient et certains imaginent même un retour de Vodafone (ancien actionnaire minoritaire de SFR) qui vient de récupérer 130 milliards de dollars grâce à la vente de ses parts dans l'américain Verizon Wireless.
"Cela a du sens, Vodafone a beaucoup de cash et cherche à se développer dans le fixe haut débit où ils sont en retard. Or, SFR est un opérateur intégré qui est bien placé dans l'Internet haut débit fixe", souligne Adrien Bourreau

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