mardi 26 novembre 2013

PSA travaille sur la carrosserie dont l'aérodynamisme s'adapte à la vitesse

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Ligne de montage 3008 et 5008 sur le site de production de PSA Sochaux 
© PSA
Aérodynamique mouvante ou fissures qui s’auto-réparent, PSA travaille sur l’application mais aussi sur l’élaboration de ces matières premières de l’automobile de demain, en partenariat avec des universités et grands écoles.
Bien connus dans l’aéronautique, les nouveaux matériaux font progressivement leur entrée dans l’automobile. Et le sujet intéresse particulièrementPSA. Le groupe français leur consacre ainsi plusieurs projets de recherche au sein de son Stellab (Science Technologies exploratory Lean Laboratory). Cette structure regroupe douze partenariats de recherche avec des universités et des grands écoles, ainsi que six chaires universitaires, pour travailler en open innovation sur l’automobile de demain. Le groupe présentait ce vendredi 15 novembre 2013 certains de ces projets lors d’une journée consacrée à l’innovation.
AÉRODYNAMISME
Dans ces programmes, les ingénieurs travaillent notamment sur l’optimisation de l’aérodynamisme du véhicule via ces nouveaux matériaux. Spécialiste du comportement des matériaux, Fabien Szmytka travaille ainsi dans l’open lab "Materials and process", où sont également associés l’École nationale supérieure des arts et métiers de Metz, Georgia Tech Lorraine, le CNRS et le centre de recherche publique Henri Tudor.
Fabien Szmytka prépare l’intégration de matériaux à mémoire de forme dans le véhicule. "Les matériaux à mémoire de forme prennent une forme définie lorsqu’ils sont chauffés, explique l'ingénieur.Si on veut par exemple refroidir les freins, la chaleur diffusée par le système de freinage va amener la pièce, l’actionneur à mémoire de forme, à prendre la forme définie pour enclencher le refroidissement". L’actionneur utilise ainsi une énergie présente dans le véhicule (la chaleur), sans avoir besoin d’un moteur.
L’arrivée en série de pièces à mémoire de forme est prévue pour 2014 ou 2015. Le groupe sait en effet aujourd’hui fabriquer de telles pièces et leur industrialisation s’avère assez simple. PSA cherche désormais des partenaires, des équipementiers pour mettre en place une production de masse.
Mais ces matériaux offrent des applications encore plus intéressantes au niveau de la carrosserie, qui pourrait aussi être composée de pièces en matériaux à mémoire de forme. Elles prendraient alors leur forme optimale dans certaines circonstances pour rendre le véhicule plus aérodynamique. "On peut imaginer l’utilisation de composites, avec des fils à l’intérieur à mémoire de forme, pour certains éléments de la carrosserie, évoque Fabien Szmytka. Mais c’est pour la voiture d’après-demain, pas avant une dizaine d’années !".
APPROCHE PAR LA CHIMIE
Pour développer ces nouveaux matériaux, un tout nouveau programme d’open innovation vient d’être noué entre PSA et l’université Pierre & Marie Curie/Collège de France, l’université de Versaille Saint-Quentin et le CNRS. "Notre philosophie est de faire de la recherche fondamentale, avec des objectifs déjà fixés", résume Laurence Rozès du Collège de France. Les trois entités académiques travaillent sur la composition chimique des matériaux, mais dans un cahier des charges fixés par PSA pour obtenir telle ou telle propriété. Les scientifiques planchent par exemple sur un matériau qui peut se réparer seul, reboucher des fissures. "On peut imaginer que ce matériau soit utilisé pour un tableau de bord. Les griffures ou altérations du temps pourraient alors se combler seules", précise Laurence Rozès. Si ce matériau miracle existe, PSA va là aussi devoir patienter. Une utilisation en série dans les véhicules ne peut être envisagée avant dix ou quinze ans…
Pauline Ducamp

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