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Harnachée avec l’exosquelette Titan Arm, une
personne peut soulever jusqu’à 18 kg en plus de sa force naturelle. ©
Université de Pennsylvanie
Une
équipe de l’université de Pennsylvanie a conçu un exosquelette pour les
membres supérieurs capable de démultiplier la force de traction d’un
bras. Titan Arm, fabriqué avec une technique d’impression 3D, pourrait
aider des manutentionnaires mais aussi servir à la rééducation de
personnes blessées. Cette innovation vient de remporter le James Dyson
Award et une récompense de 48.000 euros.
Le 11/11/2013 à 09:38
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Les exosquelettes ont fait d’immenses progrès ces dernières années, au point de pouvoir être contrôlés par la pensée, d'augmenter les performances des soldats, des secouristes et des infirmières, ou encore d’assister les personnes âgées. Mais cette technologie reste encore très onéreuse, ce qui freine sa diffusion. Les choses vont peut-être changer grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs et d’étudiants de l’université de Pennsylvanie.
Ils ont mis au point un exosquelette pour les membres supérieurs en
ayant recours à l’impression 3D pour la fabrication des pièces en plastique, et à l’usinage CNC (c'est-à-dire avec des machines-outils numériques)
pour les parties en aluminium. Cela a permis d’arriver à un coût de
production très bas, de l’ordre de 2.000 dollars (un peu moins de 1.500
euros), là où d’ordinaire ce type d’appareillage peut valoir dix fois
cette somme.
Baptisé Titan Arm, l’exosquelette se compose d’un système motorisé au niveau du coude qui peut augmenter la force de traction naturelle de 175 newtons,
soit environ 18 kg. Il se destine à l’assistance pour les travaux de
force, mais également à la rééducation fonctionnelle. Cette innovation
vient d’être distinguée par le premier prix du James Dyson Award et une bourse de 48.000 euros. Ce concours annuel, organisé par l’inventeur de l’aspirateur sans sac James Dyson, récompense une invention qui « résout un problème ». En l’occurrence, le Titan Arm a retenu l’attention en raison de sa technique de fabrication à bas coût.
L’exosquelette
Titan Arm est conçu à partir d’un support dorsal métallique comme ceux
utilisés pour soutenir les bouteilles de plongée sous-marine. Ses pièces
mécaniques ont été fabriquées en aluminium (usinage CNC) et en
plastique par impression 3D. Une technique qui a permis de maintenir un
coût de fabrication exceptionnellement bas pour ce type d’appareil. ©
Université de Pennsylvanie, YouTube
Titan Arm s’enfile comme un sac à dos
L’équipement est conçu comme un sac à dos, à partir d’un support en métal qui est utilisé pour maintenir les bouteilles de plongée sous-marine. Cela apporte la rigidité nécessaire au fonctionnement de l’exosquelette,
qui transfère le poids soulevé vers ce support. Ce dernier reçoit les
servomoteurs, les batteries ainsi que l’électronique embarquée.
L’exosquelette se fixe à partir de l’épaule et jusqu’au poignet, avec un jeu d’articulations qui offrent une totale mobilité au bras.
L’ensemble pèse neuf kilos et l’autonomie de la batterie est de huit
heures. Le mécanisme motorisé est actionné par un jeu de câbles qui
manœuvrent la poulie, située au niveau du coude. Un engrenage à cran
d’arrêt permet de verrouiller la position du bras, ce qui peut servir
pour déplacer un objet pesant. L’exosquelette pourrait ainsi aider les
travailleurs qui font de la manutention de charges lourdes, afin
d’éviter les blessures et autres traumatismes musculosquelettiques.
Un projet qui deviendra open source
Le Titan Arm peut aussi être utilisé à des fins thérapeutiques, pour aider à la rééducation de personnes blessées ou victimes d’un AVC. Le mécanisme peut appliquer une résistance
afin d’aider la personne à faire travailler ses muscles. Autre
avantage, grâce à des capteurs, l’exosquelette peut enregistrer et
transmettre via une liaison Wi-Fi toutes les données relatives à l’amplitude et à la force des mouvements. Des informations précieuses dont les médecins se servent pour évaluer les progrès de leurs patients.
Grâce à la récompense du
James Dyson Award, l’équipe de l’université de Pennsylvanie va
poursuivre le développement du Titan Arm. L’exosquelette est
actuellement contrôlé à l’aide d’une manette de type joystick, mais
l’objectif est d’adapter un système de contrôle à partir des ondes cérébrales
ou des contractions musculaires. Il est également question d’ajouter un
second bras. De plus, les concepteurs du Titan Arm souhaitent rendre ce
projet open source et publier les plans d’impression 3D afin que la communauté scientifique puisse le faire évoluer.