mardi 17 décembre 2013

Knightscope K5, le robot patrouilleur qui prédit les crimes

A lire sur: http://www.cnetfrance.fr/news/knightscope-k5-le-robot-patrouilleur-qui-predit-les-crimes-39796099.htm#EPR-30016

Dans l'espoir de prévenir d’autres massacres d’écoliers comme celui de l’école Sandy Hook, perpétré il y a un an dans le Connecticut, la société californienne Knightscope a trouvé la solution : mélanger le concept du “précog” de Minority Report, et celui du robot R2D2 de Star Wars.
Knightscope K5, c’est son nom (en anglais, “Knightscope K5 Autonomous Data Machine”), est un robot de surveillance, un agent de sécurité, dont la mission est de prédire les crimes. La nuit, il effectuera peut-être des rondes à la place des veilleurs de nuit, signalant des situations anormales. Le K5 pourrait assumer les fonctions d’agent de sécurité dans les entreprises, les parkings de supermarchés, les entrepôts, mais aussi les écoles.
Ce robot mobile, de 150 centimètres de haut, ressemble à s’y méprendre à R2D2, le gentil petit robot qui aidait Luke Skywalker dans Star Wars (et aussi son papa dans la prélogie). Le K5 peut “entendre, voir et sentir les odeurs”, indique Knightscope. Il est aussi autonome.

Un R2D2 maléfique ?

“C’est le jumeau maléfique de R2D2”, s’inquiète Marc Rotenberg, directeur de l’Electronic Privacy and Information Center (EPIC), dans le New York Times. Et de s’inquiéter pour la vie privée des gens, évidemment.
Pas de craintes à avoir, assure William Santana Li, cofondateur de Knightscope Inc. “Nous avons fondé notre entreprise après le drame de Sandy Hook. Désormais, avec le K5, vous n’aurez pas besoin de placer un agent de police ou de sécurité, armé, dans toutes les écoles”, assure-t-il.
Le K5 n’est pas armé, il ne tire pas sur tout ce qui bouge : il tient plus du “Precog” de Minority Report, qui prédit la criminalité. D’ailleurs, la startup de la Silicon Valley le dit clairement : “nous n’avons pas créé Robocop ou Terminator, plutôt un mélange deBatman, de R2D2 et des technologies de Minority Report
Concrètement, le Knightscope K5 est à la fois un robot autonome et un outil “d’analyse prédictive”, qui utilise toute une batterie de capteurs et analyse de nombreuses données en temps réel.

Plus fort que Curiosity, il prédit les crimes

Parmi les capteurs utilisés, un capteur de reconnaissance optique de caractères (OCR), qui scanne les textes tout autour, les numérise, et les convertit en données, afin de les comparer avec une base de données, la “Hot List” - ce qui permet de savoir si tel ou tel mot est “sensible”.
Le K5 utilise aussi des caméras haute définition - 360 degrés, des capteurs thermiques qui détectent et mesurent les différences de températures en temps réel, des micros haute précision qui capturent les sons alentour et des détecteurs ultrasons pour mesurer la vitesse (et les distances) des objets environnants. Enfin, un système de détection “radar” utilise les ondes radios pour déterminer l’altitude, la position, la direction et la vitesse de ces objets.
Le robot intelligent possède aussi des capteurs et des outils GPS, qui lui permettent de cartographier, en 3D, son environnement. Le robot Curiosity, en mission sur Mars, n’aurait pas fait mieux.
Muni de toutes ces données, le K5 passe tout ça à la moulinette, dans un “moteur d’analyse prédictive”, un filtre (un algorithme) utilisant des bases de données d’entreprises, du gouvernement, ainsi que des “bases de données publiques” issues du crowdsourcing.

Comme on peut le voir dans cette vidéo, le K5 (dont le prix reste, pour l’heure, un mystère) peut aussi relever les plaques d’immatriculation des véhicules dans un parking. Cool.
Charge ensuite au robot, muni de toutes ces données, de déterminer si une situation est “suspecte” ou non, en déterminant un “niveau d’alerte”. En cas de crise, le K5 prévient les autorités. Le K5, c'est, en somme, tout ce que le projet INDECT imaginait (des caméras de surveillance intelligentes qui détectent des suspects), mais sur roues. Un robot qui détecte si une personne brandit une arme, ou court anormalement vite, par exemple.
 Quand il sera commercialisé, espère William Santana Li, le robot de sécurité K5 pourra patrouiller dans les écoles et dans les rues. “Une version 21ème siècle de la surveillance de quartier”, indique-t-il.
Et puisque “les robots mobiles finiront par être connectés, sans fil, à un serveur de données centralisé, où ils auront accès au “big data”, leur permettant de reconnaître les visages, les plaques d’immatriculation et les scènes suspectes”, souligne le New York Times, pourquoi pas employer ces robots en tant que gardiens de sécurité.

Surveillance généralisée

"Il y a une grande différence entre utiliser un dispositif robotisé comme celui-ci sur votre propriété privée, et dans un espace public”, remarque Marc Rotenberg, de l’EPIC. “Une fois que vous entrez dans l'espace public, et que les images et les sons sont enregistrés, c’est un autre univers : le risque d’une surveillance généralisée devient très concret.”
Knightscope estime que K5 devrait permettre de réduire la criminalité de “50%”. Et que les braves citoyens accepteront cette surveillance, si l’entreprise rend les données collectées accessibles à tous, sur Internet. En gros, en permettant au public d’alimenter la base de données utilisée par le robot, et en mettant en ligne les données collectées ensuite, “les gens auront cet outil entre les mains, et ne craindront pas un Big Brother”. C’est sûr, mieux vaut des millions de surveillants que quelques uns…

Cette vidéo de Knightscope a été "produite pour le fun", pour les ados.

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