jeudi 20 mars 2014

Neutralité du Net : de quoi parlons-nous vraiment ?

A lire sur: http://www.linformaticien.com/actualites/id/32360/neutralite-du-net-de-quoi-parlons-nous-vraiment.aspx

par Margaux Duquesne, le 10 mars 2014 16:19 
Dans la continuité des débats lancés depuis ce matin par le premier Forum de la Gouvernance de l’Internet en France, il était impossible de passer à côté des questions relatives à la neutralité du Net. 
« La neutralité du Net c’est comme la paix dans le monde : tout le monde est pour. Encore faut-il s’accorder sur une définition… », résume en une phrase Félix Tréguer, de la Quadrature du Net, lors de son intervention au Forum de la Gouvernance Internet France. Du côté des opérateurs, Éric Debroeck, directeur des Affaires réglementaires du Groupe Orange, ne le dément pas : « Nous sommes favorables à la neutralité, même s’il est vrai que c’est un concept multiforme. La différence entre les Etats-Unis et l’Europe c’est le niveau de concurrence. Une des garanties essentielles en matière de neutralité sur la partie « accès », c’est justement cette concurrence, associée à la transparence. » Il souligne encore que certaines plateformes contrôlent entièrement toutes les connexions des internautes avec leur système de proxys. Ainsi, selon lui, les problèmes résident ailleurs que dans la fonction d’accès à l’Internet. 

Divergence d'intérêts

A côté du discours du représentant d’Orange, celui de Pierre Beyssac, membre du conseil scientifique de l’Afnic et co-fondateur de l'hébergeur Gandi : « Internet est avant tout un réseau d’informaticiens et d’utilisateurs : les acteurs des télécommunications sont arrivés dans ce champ-là un peu contraints et forcés, avec toujours une approche « business » sur les transmissions de données. Ils ont souhaité monétiser au maximum les investissements qu’ils avaient faits, face à un Internet qui a toujours joué l’abondance et les économies d’échelle. » 
Pierre Beyssac déplore l'absence d’incitation économique : au lieu d’augmenter le trafic grâce au développement d’infrastructure, on pousse à entretenir un réseau à la limite de la saturation et les politiques tarifaires incitent à décourager les gros consommateurs de trafic. Ainsi, l’intérêt des opérateurs n’est-il pas contradictoire avec ceux de l’écosystème numérique ? 
De son côté, Luca Belli, de Dynamic Coalition on Network Neutrality, souligne un autre problème : « les services spécialisés doivent être séparés des services qui gèrent la bande passante ouverte. C’est un élément fondamental oublié dans la définition de la neutralité. Nous risquons, sinon, d’avoir des acteurs dominants qui peuvent exclure des petites entreprises qui ne seront pas en mesure de payer les frais de priorisation. »

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