lundi 17 mars 2014

Salon de Genève 2014 : la voiture du futur... est pour 2020

A lire sur: http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/automobile-salon-geneve-2014-voiture-futur-2020-52698/#xtor=EPR-17-%5BQUOTIDIENNE%5D-20140311-%5BACTU-Salon-de-Geneve-2014-:-la-voiture-du-futur----est-pour-2020%5D

Le salon de l’automobile se tient à Genève (Suisse) jusqu’au 16 mars. En plus de la présentation de nouveaux modèles, de nombreux concepts futuristes sont présents sur les stands. De quoi dresser un portrait-robot d’une voiture du futur, dont les premières moutures pourraient arriver dès 2020.


Sur son stand de l’édition 2014 du salon de Genève, NanoFlowcell a attiré l’attention avec son concept Quant e-Sportlimousine. Cette grosse limousine électrique dispose d’une technologie de batterie pourtant ancienne mais séduisante. Plutôt que de recharger la batterie, NanoFlowcell propose de remplacer les fluides électrolytes. © Emmanuel Genty (EP), Futura-SciencesSur son stand de l’édition 2014 du salon de Genève, NanoFlowcell a attiré l’attention avec son concept Quant e-Sportlimousine. Cette grosse limousine électrique dispose d’une technologie de batterie pourtant ancienne mais séduisante. Plutôt que de recharger la batterie, NanoFlowcell propose de remplacer les fluides électrolytes. © Emmanuel Genty (EP), Futura-Sciences
L’optimisme est de mise sur l’édition 2014 du salon de l’automobile de Genève. Les constructeurs, dont les ventes s’améliorent légèrement, ont du baume au cœur. Un optimisme qui permet de voir loin... très loin. Car sur les stands, la part de rêve neporte pas uniquement sur les modèles présentés, mais plutôt sur les concepts futuristes. Mise à part la présentation de quelques gadgets high-tech qu’il est déjà possible de déployer sur les autos du marché, comme les dispositifs CarPlay ou MirrorLink, sur le salon de Genève, le futur de l’automobile semble inscrire son virage aux alentours de 2020. Ce sera peut-être l’année de la commercialisation des premières automobiles autonomes.
Ainsi, sur son stand, Nissan était fier d’annoncer que sa Leaf avait pu faire ses premiers tours de roue hors circuit fermé en se mêlant à la circulation sur autoroute au Japon. L’auto adapte sa conduite sur route, grâce à six automatismes qui s’animent à partir des informations collectées par un arsenal de capteurs et de radars. Bien qu’il s’agisse toujours d’un prototype, comme les voitures automatiques de Google qui circulent dans le Nevada (États-Unis), la Leaf est bel et bien opérationnelle. Restent encore et toujours les contraintes réglementaires pour autoriser la circulation de véhicules autonomes. C’est pourquoi le constructeur nippon n’envisage pas l’arrivée de ce type de voitures avant 2020, comme l’indique d’ailleurs l’immatriculation de son prototype.

Une voiture du futur « classe affaires »

Qui dit voiture sans conducteur laisse suggérer quelques fantaisies et révolutions en matière d’agencement du véhicule. C’est l’objet du concept XChangE mené par Rinspeed. Il ne sera certainement pas déployé dès 2020, mais il laisse songeur. Ce qui n’est pour le moment qu’une étude repense totalement l’organisation de l’intérieur. Puisqu’il n’y a plus vraiment besoin de conducteur, autant réagencer l’habitacle afin qu’il offre les mêmes caractéristiques de confort que celles d’une classe affaires en avion de ligne.
Dans le concept de véhicule électrique XChangE, qui se trouve sur le stand de Rinspeed, les passagers avant disposent d’un fauteuil modulable qui peut pivoter et s’adapter pour se relaxer ou travailler. Plutôt que de retrouver la fonctionnalité des habitacles actuels, le volume intérieur devient alors un véritable espace de vie. On trouve donc de quoi passer le temps, avec de nombreux connecteurs, et des écrans prévus pour se distraire en écoutant de la musique, regarder des films, surfer sur le Web ou encore travailler. Le véhicule dispose toujours d’un volant pour pouvoir prendre la main, mais celui-ci peut être déplacé au centre de l’habitacle.
Le concept XChangE de Rinspeed transforme l’habitacle de l’auto en un véritable espace de vie, pour se relaxer ou travailler avec un confort équivalent à ce que l’on peut trouver dans une classe affaires à bord d’un avion. Mais avant de voir le jour, il faudra que les voitures autonomes fassent partie du quotidien.
Le concept XChangE de Rinspeed transforme l’habitacle de l’auto en un véritable espace de vie, pour se relaxer ou travailler avec un confort équivalent à ce que l’on peut trouver dans une classe affaires à bord d’un avion. Mais avant de voir le jour, il faudra que les voitures autonomes fassent partie du quotidien. © Emmanuel Genty (EP), Futura-Sciences
De façon plus réaliste, Renault a présenté son concept Next Two, basé sur une Zoé électrique. Cette voiture n’est autonome que sous une vitesse de 30 km/h. Dans ce cas, le conducteur peut utiliser les équipements multimédia et de relaxation, pilotables à partir d’une tablette tactile. L’ensemble est connecté en 4G. Ici aussi, c’est encore l’année 2020 que vise Renault afin de passer du concept à la réalité.

Pour poursuivre le rêve encore plus loin, c’est encore le constructeur Nissan qui dévoilé un concept avec BladeGlider. Cette voiture de sport électrique en matériaux composites pour la route reprend le principe des dragsters. Elle dispose d’un train avant large de seulement un mètre. L’arrière, quant à lui, reste de taille similaire à celui d’une voiture classique. Le conducteur officie seul à l’avant et ses deux passagers arrière sont placés sur le centre de gravité de la voiture. Pour le constructeur, cet agencement améliorerait l’aérodynamisme et la maniabilité. Côté motorisation, chaque roue arrière dispose de son moteur à pilotage indépendant, pour plus d’efficacité. L’essentiel du poids se trouve à cet endroit avec les batteries, et l’avant ne reçoit finalement que 30 % de la masse totale du véhicule.

La batterie du futur viendra-t-elle du passé ?

La question de l’énergie reste essentielle pour l’avenir de l’automobile. Les chercheurs du monde entier s’arrachent les cheveux pour trouver le point d’équilibre entre le poids, l’autonomie, la puissance et le coût des batteries. Et si l’avenir de la voiture reposait sur une technologie de batterie datant d’il y a plus de 40 ans ? C’est justement le très intéressant concept apporté par NanoFlowcell, avec sa Quant e-Sportlimousine présentée au salon de Genève. Ce concept de grosse limousine électrique n’emploie pas une batterie classique, mais une technologie d’accumulateur déjà connue baptisée redox. Plutôt que de recharger la batterie, la technique consiste à en remplacer l’électrolyte liquide. Il faut donc la vidanger et faire le plein avec un nouvel électrolyte rechargé enions positifs. Le concept actuel nécessiterait 200 litres d’électrolyte pour une autonomie de 600 km.
Pour embarquer une telle quantité de liquide, mieux vaut disposer d’une voiture aux dimensions conséquentes. C’est sur l’optimisation de cet électrolyte liquide que NanoFlowcell a dirigé ses efforts. Grâce à une forte concentration de sels métalliques, la batterie disposerait d’une densité d’énergie de 600 Wh/kg, soit trois fois plus que les meilleures batteries lithium-ion du moment. Sa puissance s’élèverait également à 6.000 W/kg, soit deux fois plus qu’un accumulateur au lithium-ion. Avec un tel principe, on ferait le plein, comme maintenant, plutôt que de devoir déployer une multitude de bornes de recharge électrique. Ce système serait également beaucoup moins complexe à mettre en œuvre que d’éventuelles stations de recharge en hydrogène pour des voitures fonctionnant à partir de piles à combustible. Si ce concept voit le jour, ce sera certainement bien au-delà de l’horizon 2020.

Des piles à combustible plus denses et plus petites

Sur le salon de Genève, quelques nouveaux concepts de modèles à hydrogène sont également présentés. C’est le cas du concept FCEV de Honda. Sa pile à combustibleaccroît sa densité énergétique de 60 %, avec 3 kWh/l, pour occuper moins de place (réduction d’un tiers par rapport à un concept précédent) et en laisser aux passagers. L’auto pourrait disposer en théorie d’une autonomie de 480 kilomètres pour une puissance de moteur électrique de 136 chevaux.
Le concept de châssis monobloc d’EDAG pourrait révolutionner la production automobile. C’est un dérivé d’impression 3D qui permet de concevoir ce châssis constitué d’une seule pièce de fibre de carbone.
Le concept de châssis monobloc d’EDAG pourrait révolutionner la production automobile. C’est un dérivé d’impression 3D qui permet de concevoir ce châssis constitué d’une seule pièce de fibre de carbone. © Emmanuel Genty (EP), Futura-Sciences
Qu’il s’agisse de construire des véhicules autonomes, électriques ou modulables, les chaînes de production automobile pourraient bien à l’avenir intégrer de nouvelles technologies comme celle de l’impression 3D de pièces métalliques. Ainsi, sur le stand de la société allemande EDAG, c’est Genesis, un concept de châssis constitué d’une seule pièce qui est présenté. S’inspirant d’une carapace de tortue, il est réalisé en déposant de la matière avec les méthodes de fabrication par couches additives, autrement appelée fabrication additive. De minuscules couches de fibre de carbone sont ainsi superposées pour créer le châssis par empilement.
En attendant 2020, ces différents prototypes et concepts plus ou moins aboutis commencent à dresser le portrait d’une voiture plus légère, robuste, économe en énergie et dotée d’un pilotage automatique. Reste à savoir comment plusieurs générations de véhicules parviendront à cohabiter lorsque les premiers modèles futuristes seront commercialisés.

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