mercredi 4 juin 2014

"Le marché des objets connectés, un véritable potentiel industriel pour la France", affirme Fred Potter

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"Le marché des objets connectés, un véritable potentiel industriel pour la France", affirme Fred Potter © LeWeb13 - Flickr - CC
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Après avoir remporté deux prix au CES de Las Vegas, le bracelet connecté pour surveiller son exposition au soleil, June de Netatmo, est présenté officiellement à Paris, ce 27 mai. L’occasion pour le fondateur et PDG de Netatmo, Fred Potter de revenir sur  l’état du marché des objets connectés, les OS dédiés ou encore la compétitivité des entreprises françaises du numérique.
L’Usine Digitale - Après la station météo connectée et le thermostat pour smartphone, vous lancez votre bracelet connecté, June, le 15 juin prochain. Pourquoi avez-vous décidé de le produire en Chine ?
Fred Potter - Tous nos objets sont produits dans le détroit de la rivière des Perles, en Chine. C’est là-bas que se trouve l’écosystème nécessaire à notre production. En Chine, le tissu industriel de PME est très développé, il n’existe pas en France.
Et puis, pour être compétitif, il faut trouver le juste coût de production et surtout avoir la meilleure R&D possible. Netatmo vient de recruter une vingtaine d’ingénieurs, venus du monde entier, c’est notre force pour les années à venir.
Le marché des objets connectés pourrait peser jusqu’à 19 000 milliards de dollars en 2020, pensez-vous que ce marché peut constituer un nouveau vivier d’emplois en France ?
Oui mais pas forcément comme on l’entend aujourd’hui. Tout le monde parle de relocalisation de la production, or, comment relocaliser une production qui n’a jamais existé en France ? Moi, quand j’ai un euro qui dépasse, j’ai deux possibilités qui s’offrent à moi : soit j’utilise cet euro pour "relocaliser", soit je recrute un ingénieur, qui va travailler sur l’objet suivant et le rendre le plus performant possible. Je choisis l’ingénieur et je crée un emploi. Le marché des objets connectés est un véritable potentiel industriel pour la France, à condition de bien l’aborder.
Justement, comment doit-elle l’aborder ?
La clé, c’est l’innovation. Il n’y a pas de secret, pour innover : il faut former. On ne forme pas assez d’ingénieurs en France, c’est dommageable. C’est ça le vrai sujet et non pas la question de la relocalisation.
Pour June, avez-vous utilisé un système d'exploitation (OS) particulier ?
Pour notre bracelet connecté, nous n’utilisons pas d’OS, c’est un petit objet. Pour les objets un peu plus gros, nous utilisons Free RTOS, VX Works ou Ecos. Et pour les gros objets, nous recourons aux OS classiques de Google, Microsoft ou Linux.
Êtes-vous favorable à un OS universel ?
Non. Ça ne marchera jamais. Imaginez une voiture universelle, ça n’existe pas, chacun a le droit de choisir celle qu’il préfère, et bien là aussi.

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Google voudrait utiliser les objets connectés comme supports de publicités, êtes-vous favorable à cette extension ?
Google vit de la publicité mais la question ne se pose pas pour Netatmo. Je crois surtout que ce marché n’est pas extensible à souhait. Les détenteurs de nos produits n’ont pas besoin de voir apparaître de la publicité lorsqu’ils ouvrent les applications mobiles dédiées.
Vous n'envisagez pas de tirer de revenus de la publicité... mais quel est votre business model ?
Il est très classique. Tous nos revenus sont basés sur la vente de nos produits avec une petite marge pour financer les objets connectés et la R&D. C’est un business model calqué sur celui des industriels, finalement.
Pour June, quelles sont vos prévisions de ventes ?
C’est assez difficile de faire des projections pour un objet connecté, c’est un nouveau marché mais comme pour la station météo ou le thermostat, je pense qu’on en vendra plusieurs centaines de milliers. Le 15 juin, nous faisons un lancement international.
Propos recueillis par Wassinia Zirar

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